Les manifestants réclament la levée des règles et des restrictions destinées à endiguer la pandémie, qui continue de progresser. La pandémie de Covid-19 a fait au moins 875 703 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi, samedi 5 septembre, à partir de sources officielles. Plus de 26 671 700 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont au moins 17 496 300 sont aujourd'hui considérés comme guéris. Les Etats-Unis restent le pays le plus touché en termes de décès, avec 187 777 morts. Suivent le Brésil, qui déplore 125 502 morts, puis l'Inde (69 561), le Mexique (66 851) et le Royaume-Uni (41 537). Des manifestations anti-Covid en Australie et en Europe Ignorant les avertissements officiels et la réglementation de santé publique, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Melbourne, en Australie, pour protester contre les restrictions destinées à endiguer la pandémie. Les forces de l'ordre ont arrêté 17 personnes participant à cette manifestation illégale, et ont annoncé avoir remis 160 amendes pour infraction à la réglementation sanitaire. Avant la manifestation, Daniel Andrews, premier ministre de l'Etat du Victoria, où se situe Melbourne, avait appelé la population à rester chez elle et prévenu que le rassemblement pourrait remettre en question le scénario de fin du confinement, dont les détails sont attendus dimanche. «Ce n'est pas prudent, ce n'est pas intelligent, c'est illégal», a-t-il déclaré devant la presse. «En fait, c'est absolument égoïste», a-t-il ajouté. Des rassemblements ont également eu lieu à travers l'Australie pour ce jour nommé «jour de la liberté», et 14 personnes ont été arrêtées à Sydney et Byron Bay. A Rome, en Italie, ce sont environ un millier de personnes qui ont manifesté samedi après-midi pour protester contre l'obligation de vacciner les enfants en âge scolaire ou celle du port de masque. «Non à l'obligation de vacciner, oui à la liberté de choix», «Pas de masque à l'école, pas de distanciation», «La liberté personnelle est inviolable» et «Vive la liberté», proclamaient des pancartes brandies par les manifestants dont la majorité ne portait pas de masque. Plusieurs milliers de Croates se sont aussi rassemblés samedi à Zagreb pour protester contre les mesures imposées par les autorités contre le coronavirus. Depuis mi-juillet, le port du masque est obligatoire dans les transports publics, les magasins et tous les services en contact avec des clients. Le nombre de personnes autorisées à se rassembler varie selon les régions. Le rassemblement a été baptisé «festival de la liberté» par les organisateurs, des membres de la société civile pour qui les mesures gouvernementales «restreignent les droits fondamentaux et les libertés des citoyens » sans « base médicale ou légale valable », tout en imposant «la distanciation psychique et la privation de contact psychique». Plus de 4 millions de cas en Inde New Delhi avait décrété, fin mars, un confinement national, qui a mis à l'arrêt 1,3 milliard d'habitants. Les autorités ont décidé la semaine dernière d'alléger les restrictions pour tenter de relancer l'économie. L'épidémie ne faiblit pas en Inde. Au troisième rang des pays les plus endeuillés, l'Inde est également devenue le troisième pays au monde à recenser plus de quatre millions de cas, avec 86 432 nouvelles contaminations enregistrées samedi 5 septembre. La deuxième nation la plus peuplée de la planète est passée de trois à quatre millions de cas, plus rapidement que les Etats-Unis ou le Brésil, qui comptent respectivement 6,3 millions et 4,1 millions de cas. L'Inde avait mis cent jours pour passer de 2 millions à 3 millions de cas. Il n'aura fallu que treize jours pour comptabiliser le million suivant, alors que les autorités encouragent les mesures de déconfinement pour relancer l'économie. L'Inde est actuellement le pays où le nombre de cas augmente le plus rapidement, avec plus de 80 000 contaminations par jour, et le nombre de décès quotidiens le plus élevé, à plus de mille. La pandémie s'étend à présent dans les zones rurales, dont les infrastructures sanitaires sont insuffisantes, et resurgit dans les grandes villes, comme New Delhi et Bombay. Pas de vaccination généralisée avant mi-2021 selon l'OMS Alors que les préparatifs pour la distribution d'un vaccin s'accélèrent, notamment aux Etats-Unis, l'OMS a prévenu, vendredi, qu'elle ne s'attendait pas à une vaccination généralisée contre le Covid-19 avant mi-2021. «Un nombre considérable de candidats sont maintenant entrés dans la phase 3 des essais. Nous en connaissons au moins 6 à 9 qui ont déjà parcouru un long chemin en termes de recherche, a déclaré une porte-parole de l'OMS, Margaret Harris. Mais en matière de calendrier réaliste, nous ne nous attendons vraiment pas à voir une vaccination généralisée avant le milieu de l'année prochaine.» L'OMS «ne cautionnera pas» un vaccin contre le coronavirus s'il n'est pas sûr et efficace, a affirmé le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, interrogé sur les préoccupations soulevées par le mouvement antivaccin. En termes de traitement, l'organisation recommande désormais «l'usage systématique des corticoïdes chez les patients atteints d'une forme sévère ou critique du Covid-19», à la lumière d'études montrant que ces médicaments réduisent la mortalité, selon des directives publiées vendredi dans la revue médicale BMJ.