«L'épidémie est en train de changer. Les personnes d'une vingtaine, trentaine et quarantaine d'années sont de plus en plus à l'origine de la menace», prévient un responsable régional de l'agence onusienne. La pandémie de Covid-19 a fait au moins 774 832 morts dans le monde depuis que le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi à partir de sources officielles mardi 18 août. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché en nombre de morts : 170 497. Suivent le Brésil (108 536 morts), le Mexique (57 023), l'Inde (51 797) et le Royaume-Uni (41 369). La Chine, point de départ de l'épidémie, a pour sa part officiellement dénombré 4 634 morts liés au Covid-19. La Belgique est le pays qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 86 décès pour 100 000 habitants, suivie par le Pérou (80), l'Espagne (61), le Royaume-Uni (61) et l'Italie (59). L'OMS s'alarme de la progression du virus chez les jeunes et du «nationalisme vaccinal» En Asie-Pacifique, le coronavirus se propage actuellement par des personnes de moins de 50 ans qui parfois ne savent pas qu'elles sont contaminées, a rapporté mardi l'OMS, mettant en garde contre une «nouvelle phase» de l'épidémie. Les personnes asymptomatiques ou n'ayant que de légers symptômes du Covid-19 risquent d'infecter des personnes âgées ou vulnérables, a déclaré le directeur de la région du Pacifique occidental de l'OMS, Takeshi Kasai, lors d'un point de presse. «L'épidémie est en train de changer. Les personnes d'une vingtaine, trentaine et quarantaine d'années sont de plus en plus à l'origine de la menace», a-t-il dit. Deux tiers des infections au Japon concernent des personnes âgées de moins de 40 ans, selon les données de l'OMS sur la phase actuelle de contagion. Aux Philippines et en Australie, plus de la moitié des cas se trouvent dans cette même tranche d'âge. Dans une lettre à ses pays membres, l'OMS a par ailleurs appelé à rejoindre son dispositif d'accès au vaccin contre le Covid-19, réitérant son appel contre le «nationalisme vaccinal», plaidant pour une mise en commun des outils permettant à la planète de combattre le Covid-19. La Corée du Sud a interdit mardi les grands rassemblements et ordonné la fermeture des boîtes de nuit, des musées ainsi que de certains restaurants à Séoul et dans sa région en raison d'une hausse des cas de Covid-19. Le pays avait jusqu'ici réussi à juguler l'épidémie grâce à une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées. De nouveaux foyers d'infection sont récemment apparus, la plupart liés à des communautés religieuses. Le pays a fait état mardi de 246 nouveaux cas, portant le bilan national depuis le début de l'épidémie en février à près de 16 000 personnes porteuses du virus. Manifestations en Argentine contre le confinement Des milliers d'Argentins ont manifesté lundi à Buenos Aires et dans d'autres villes contre le confinement imposé par le gouvernement pour lutter contre le Covid-19, au moment où l'Argentine connaît une forte hausse des contaminations. Le rassemblement de Buenos Aires, convoqué sur les réseaux sociaux et soutenu par l'opposition au président Alberto Fernandez, a eu lieu après que le gouvernement eut annoncé vendredi la prolongation jusqu'au 30 août des mesures de confinement dans la zone métropolitaine de la capitale, qui concentre 90 % des cas enregistrés en Argentine. Des manifestations similaires ont aussi eu lieu le même jour dans d'autres villes. Ces rassemblements interviennent alors que le président a lancé lundi dans un discours un appel à l'unité face à la pandémie. Selon le dernier bilan, l'Argentine comptait plus de 5 750 morts et le nombre des nouvelles contaminations comptabilisées est supérieur à 5 000 par jour depuis sept jours. Le gouvernement a instauré le 20 mars une quarantaine dans tout le pays, mais l'a assouplie depuis dans une grande partie du territoire. Le Liban impose un reconfinement Les autorités libanaises ont décrété un reconfinement à partir du vendredi 21 août et jusqu'au 7 septembre, après une forte hausse des contaminations au nouveau coronavirus. Un couvre-feu quotidien de 18 heures à 6 heures locales sera également imposé, a annoncé mardi 18 août le ministère de l'intérieur, alors que le pays a recensé officiellement jusqu'à présent un total de près de 9 800 cas, dont 107 décès. L'aéroport international de Beyrouth fonctionnera en revanche normalement et les quartiers sinistrés par l'explosion du 4 août au port de Beyrouth seront exclus des mesures de restriction, selon la même source. Les travaux de déblayage, de reconstruction et l'aide à la population pourront se poursuivre dans les secteurs dévastés. Ces deux dernières semaines, le Liban a enregistré des taux records de contaminations, dont un nouveau pic lundi, avec 456 cas et deux décès.