Actuellement ambassadeur du Liban en Allemagne, il a obtenu le plus grand nombre de voix lors de consultations parlementaires menées par le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun. L'ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib, a été désigné premier ministre après avoir obtenu le plus grand nombre de voix lors de consultations parlementaires menées par le chef de l'État Michel Aoun, a annoncé lundi 31 août la présidence libanaise. La désignation de Moustapha Adib, 48 ans, est intervenue à quelques heures de l'arrivée au Liban du président français Emmanuel Macron qui a pressé les dirigeants libanais de former rapidement un «gouvernement de mission» chargé de sortir le pays de la crise économique et politique. Il s'est engagé à former en un «temps record» une équipe ministérielle formée d'«experts» et de personnes «compétentes» et chargée de mettre en oeuvre des «réformes» longtemps attendues, a déclaré Moustapha Adib dans un discours télévisé. Marié et père de cinq enfants, cet homme qui a fêté dimanche ses 48 ans, est né dans la ville de Tripoli, dans le nord du Liban. Il est musulman sunnite, dans un pays où le pouvoir est basé sur un partage communautaire. Selon la Constitution, le poste de chef de gouvernement est dévolu à la communauté sunnite. D'après le site de l'ambassade du Liban à Berlin, Moustapha Adib est un universitaire titulaire d'un doctorat en sciences politiques. «Dans son parcours professionnel et personnel, il a toujours été un universitaire appliqué, un homme au tempérament calme, poli et diplomate», affirme un proche de Moustapha Adib, sous le couvert de l'anonymat. De 2000 à 2004, il a été conseiller de Najib Mikati, un milliardaire et ancien Premier ministre originaire comme lui de Tripoli. Sa nomination a été parrainée par un groupe d'anciens premiers ministres, dont Saad Hariri, Fouad Siniora et Najib Mikati, après le rejet par le puissant mouvement chiite Hezbollah et ses alliés politiques de deux autres candidats. Choix rejeté par la contestation Les groupes du mouvement de protestation, déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ de l'ensemble d'une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente, ont rejeté la nomination de Moustapha Adib avant même qu'elle ne soit confirmée. Sur les réseaux sociaux, les militants n'ont pas tardé à comparer Moustapha Adib à Hassan Diab, qui avait promis en vain en janvier de diriger un premier gouvernement de technocrates indépendant des partis traditionnels au pouvoir. «Moustapha Adib est un nouveau Hassan Diab, mais la différence est qu'il a l'aval du Courant du futur», a écrit sur Twitter Mohamad Chamieh, en référence à la formation politique de l'ex-premier ministre Saad Hariri, qui détient le plus grand nombre de députés sunnites dans l'hémicycle. Sur la page Facebook «Lebanon Rises Up – Germany», des militants libanais résidant en Allemagne ont qualifié Moustapha Adib de produit du passé ne pouvant incarner le changement. «Nous ne voyons aucun changement pour le mieux dans la nomination de l'ambassadeur Moustapha Adib, car il est soumis au système de quotas en place au Liban», a déclaré le groupe dans un communiqué, en référence au partage communautaire du pouvoir. Le groupe a rappelé que ce n'est pas un diplomate de carrière et qu'il doit sa nomination à Berlin à Najib Mikati, conformément au système de quotas communautaires en vigueur. Le gouvernement de Hassan Diab avait démissionné le 10 août sous le poids de l'explosion du port de Beyrouth ayant fait au moins 188 morts, dont la population rend responsable la classe politique, taxée d'incompétence et de corruption.