Enlevés par des djihadistes armés le 24 juin dans cette région du Sahel visée par de nombreuses attaques de djihadistes, les dix humanitaires de l'ONG Action et programme d'impact au Sahel ont été libérés ce jeudi 2 juillet. Les dix travailleurs de l'ONG nigérienne Action et programme d'impact au Sahel (APIS) enlevés le 24 juin dans le sud-ouest du Niger, « ont été libérés », a annoncé jeudi le gouverneur de la région de Tillabéri, proche du Burkina Faso et du Mali, où les attaques djihadistes sont récurrentes. « Ils (les dix travailleurs) ont été libérés hier (mercredi) », a déclaré Tidjani Ibrahim Katiella, sans donner davantage de précisions. « Je ne peux rien dire, on ne les a pas encore vus », a déclaré de son côté Kadidiatou Harouna, la responsable d'APIS, une ONG partenaire du Programme alimentaire mondial (PAM), qui avait attribué l'enlèvement aux jihadistes la semaine dernière. Les conditions de la libération des dix otages n'ont pas été dévoilées. Le 24 juin, dix travailleurs étaient en train de distribuer gratuitement des vivres aux populations d'un hameau de la commune de Makalondi « lorsque des djihadistes armés et à moto sont venus et leur ont demandé de les suivre ». Les ravisseurs avaient aussi emporté deux véhicules tout-terrain appartenant à APIS. C'était le premier enlèvement d'humanitaires de ce genre enregistré dans cette zone très instable, théâtre d'attaques régulières et de plus en plus meurtrières des groupes djihadistes. La région Tillabéri, est une vaste zone instable, Elle est située dans la zone de « trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, devenue un repaire des djihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). La circulation des motos est interdite de jour et de nuit depuis janvier pour tenter de prévenir les déplacements de djihadistes. Un humanitaire allemand et un prêtre italien y avaient été enlevés en 2018. Cette partie du Sahel continue d'être visée par les assauts de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 5.100 militaires français de la force antidjihadiste Barkhane. Entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans une série d'attaques particulièrement meurtrières, revendiquées par l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS). C'est dans cette région que quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo le 4 octobre 2017, attaque également revendiquée par l'EIGS. Selon l'ONU, les attaques jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait au Mali, au Niger et au Burkina 4.000 morts en 2019