Le groupe arabe auprès de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la science et la culture (Unesco), présidé par le Maroc, a «fermement» condamné le plan israélien d'annexion de parties importantes de la Cisjordanie occupée, affirmant que ce plan constitue une violation «patente» du droit international y compris les conventions, recommandations et déclarations de l'Unesco. «Le groupe arabe auprès de l'Unesco condamne fermement la décision d'Israël, la Puissance occupante, d'annexer de grandes parties de la Cisjordanie occupée, y compris la vallée du Jourdain », indique un communiqué de ce Groupe transmis à la MAP. « La mise en œuvre de cette annexion impacterait de manière préjudiciable tous les domaines de compétence de l'UNESCO en Palestine », affirme le Groupe arabe auprès de l'Unesco. "Si l'annexion est mise en œuvre, les impacts se porteront, entre autre, sur le droit à l'éducation et à la liberté de circulation, sur les sites du patrimoine mondial et les biens culturels, sur l'eau, sur la liberté de la presse et la liberté d'expression, ainsi que sur les cérémonies traditionnelles et pratiques populaires », souligne le Groupe arabe. Ainsi, si l'annexion venait à être mise en œuvre, la liberté de circulation sera gravement entravée car certaines routes de la nouvelle zone annexée seront interdites d'accès aux Palestiniens et strictement réservées aux colons israéliens et à l'armée. Ceci entraînera une impossibilité pour tous les citoyens palestiniens, y compris les enseignants, les élèves et les écoliers, de circuler librement entre leur domicile et leurs écoles et universités. « Il s'agit clairement d'une violation manifeste de la Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous de (1990), ainsi que du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de (1966) », dénonce le Groupe arabe. S'agissant des sites du patrimoine mondial et des biens culturels, « l'annexion affecterait l'intégrité, l'authenticité et le caractère distinctif des sites sacrés et biens culturels de la Palestine Seront notamment concernés les sites de Jérusalem et d'Hébron où Israël, la Puissance occupante, a décidé de confisquer et annexer des parties de la mosquée Al-Ibrahimi. De nombreux autres sites concernés sont également classés au patrimoine mondial de l'UNESCO ». « Ces actes constituent une violation des Conventions culturelles de l'UNESCO en particulier la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses deux protocoles et la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine culturel et naturel mondial et ses orientations opérationnelles », affirme le Groupe arabe. Sur la question de l'eau, le Groupe arabe observe que « dans le but de fournir les terres et les colonies illégalement annexées, l'approvisionnement en eau sera plus restreint pour les citoyens et les agriculteurs palestiniens, sachant que les réserves et sources d'eau dans ces zones sont déjà rares », alors que « les droits à l'assainissement et à l'eau sont garantis et prévus à l'article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de (1966) ». Sur le plan de la liberté de la presse et la liberté d'expression, « les mesures d'annexion porteront atteinte à la liberté de la presse. Les professionnels des médias et les journalistes ne pourront plus accéder aux zones annexées et seront ainsi empêchés d'exercer leurs fonctions pour couvrir les incidents ou les activités illégales de la Puissance occupante », dénonce le Groupe arabe auprès de l'Unesco. «Ces obstacles à l'exercice de leur profession constituent une violation grave de la Recommandation de l'Unesco sur l'éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l'éducation relative aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales de 1974», affirme-t-il.