Un tweet du président américain sur les émeutes de Minneapolis, après la mort de George Floyd, est épinglé par Twitter pour “apologie de la violence”. La guerre est déclarée entre Donald Trump et Twitter. Un message posté par le président américain sur le réseau social au sujet des heurts de Minneapolis après la mort d'un Afro-Américain, George Floyd, a été signalé ce vendredi 29 mai par Twitter pour “apologie de la violence”. “Ce tweet viole les règles de Twitter sur l'apologie de la violence. Toutefois, Twitter estime qu'il est dans l'intérêt du public que ce tweet reste accessible”, a indiqué le réseau social. “Ces VOYOUS déshonorent la mémoire de George Floyd, et je ne laisserai pas cela arriver. Je viens de parler au gouverneur (du Minnesota, ndlr) Tim Walz et lui ai dit que l'armée serait avec lui jusqu'au bout. Au moindre problème, quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci!”, a écrit Donald Trump. Ce coup de pression de Twitter intervient en plein conflit entre le réseau social et le président américain, qui a signé jeudi un décret visant à limiter la protection des réseaux sociaux et la latitude dont ils bénéficient dans la modération de leurs contenus. Très actif sur Twitter où il mêle, à un rythme effréné, annonces politiques, attaques personnelles, théories du complot et propos de campagne, le locataire de la Maison Blanche dénonce de longue date ce qu'il estime être un biais idéologique et politique de la part des géants de la Silicon Valley. Surtout, il ne décolère pas depuis que son réseau de prédilection a épinglé mardi deux de ses messages, en ajoutant la mention: “Vérifiez les faits”. Une pratique de plus en plus courante pour les tweets à caractère trompeur ou dangereux, mais une première pour Donald Trump. Au nom de la liberté d'expression – et à titre de représailles, selon ses détracteurs – le tempétueux président a donc décidé de s'attaquer à la célèbre Section 230 du “Communications Decency Act”. Depuis les tentatives de manipulation de la présidentielle américaine de 2016, Facebook et Twitter ont massivement investi dans la lutte contre la désinformation. Le réseau des gazouillis a ainsi encouragé les internautes à vérifier les faits quand Donald Trump a affirmé que le vote par correspondance était forcément “frauduleux” car sujet aux manipulations. La question est particulièrement sensible en pleine année électorale bouleversée par la pandémie de coronavirus, qui fait peser le doute sur les modalités de l'organisation de la présidentielle américaine du 3 novembre. Mark Zuckerberg, le fondateur et patron de Facebook, est entré dans la bataille en rappelant sur Fox News jeudi qu'à son avis les plateformes ne devraient pas se poser en “arbitre de la vérité sur tout ce que les gens disent en ligne”. Mais “un gouvernement qui choisit de censurer une plateforme parce qu'il s'inquiète au sujet de la censure ne me semble pas exactement être le bon réflexe”, a-t-il ajouté.