L'Ordre des experts-comptables (OEC) a organisé aujourd'hui, en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), un webinaire sur le thème “La relance économique post Covid-19”. Cette conférence en ligne a été co-animée par Chakib Alj, Président de la CGEM, et Amine Baâkili, Président du Conseil national de l'OEC, et modérée par Leila El Andaloussi, 2ème vice-Présidente du Conseil national de l'OEC. Intervenant lors du webinaire organisé par l'OEC, le Président du patronat, Chakib Alj, a rappelé au début les principales conclusions de l'enquête lancée par la CGEM le 17 avril dernier pour évaluer l'impact de la crise induite par le Covid-19 sur l'activité économique. Les entreprises préoccupées par la « corona-récession » Quelques 2.000 chefs d'entreprise, TPE, PME et GE et auto-entrepreneurs ont répondu à cette enquête. Les entreprises sondées craignent les retombées de la pandémie, telles que la récession, les pertes d'emplois et une flambée des faillites, souligne le patron des patrons. Elles s'inquiètent de la détresse économique qui augmentera au cours des prochains mois. Selon les résultats de cette enquête, 63% des entreprises questionnées ont demandé au moins un report. Parmi celles qui ont demandé des reports, 23% ont demandé plus d'un report. Ces reports vont grever les liquidités futures des entreprises à la relance. La majorité des entreprises s'attendent à un rallongement de délais de paiement Avec la crise actuelle, les délais de paiement risquent d'être encore plus longs pour les entreprises. Dans ce cadre, 61,6% des entreprises s'attendent à une augmentation des délais de paiement d'au moins 60 jours après la reprise, ce qui aura un impact sur leur liquidité et solvabilité. De plus, les entreprises sondées craignent également la perte de 165.586 emplois, soit 55,11% de leurs effectifs. D'ailleurs, la CGEM a envoyé une proposition au ministère des Finances pour pallier à ce problème de prolongement de délais de paiement. Il s'agit d'un système qui pénalise celui qui ne paye pas suivant ainsi la méthode du “name and shame”. « La relance doit s'inscrire dans le cadre d'un nouveau pacte entre l'État, le citoyen et les entreprises » Par ailleurs, M. Alj rappelle que le Comité de veille économique (CVE) a pris un ensemble de mesures visant à favoriser la relance économique à la sortie de la crise sanitaire. S'agissant du plan de relance, la CGEM a proposé sept mesures phares pour le plan de relance paramétrables selon le secteur et le degré/durée de l'impact de la crise engendrée par la pandémie du nouveau coronavirus. Il s'agit de « la gestion de la masse salariale », de « l'extension de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) », « des politiques d'achats publics et une orientation vers le contenu local », « du maintien et de la priorisation des investissements et des achats publics », « des dettes de long terme conditionnées », « de mécanismes pour la reconstitution des fonds propres » et « d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) incitative à la demande et lutte contre l'informel ». « Pour la CGEM, la relance doit s'inscrire dans le cadre d'un nouveau pacte entre l'État, le citoyen et les entreprises, dont les mots d'ordre seraient la confiance, la transparence, l'efficacité et l'inclusion », a-t-il indiqué. Les cabinets d'expertise comptable complètement mobilisés auprès des dirigeants d'entreprises Pour sa part, Amine Baâkili, Président du Conseil national de l'OEC, a rappelé que l'OEC avait appelé à la mise en place de mesures d'urgence au niveau des obligations fiscales et comptables à cause des contraintes imposées par le coronavirus. En outre, les cabinets d'expertise comptable se sont mobilisés pour répondre aux questions des entreprises en ce contexte de crise. De plus, une cellule de crise a été mise en place pour fournir un travail de sensibilisation et alimenter la profession de toutes les nouveautés de mesures légales et réglementaires. Dans ce cadre, un spécial portail Covid-19 a été crée pour mieux accompagner alerter et conseiller les clients. « Plusieurs entreprises ne parviendront pas à démarrer à la fin de la crise. Il faut se préparer à une vague de défaillances sans précédent dans les mois à venir (…) Le nouveau fonds de garantie mis en place par le CVE va mobiliser les fonds nécessaires pour relancer l'économie, résoudre les problèmes de délais de paiement et rétablir la confiance entre les partenaires économiques », a-t-il indiqué. Amine Baâkili rappelle que les cabinets d'expertise comptable vont apporter un appui technique aux entreprises pour gérer l'après-coronavirus. Et ce, à travers : la gestion de la trésorerie, la mise en place d'un tableau de bord et d'indicateurs de suivi. Il s'agit également d'assister les choix stratégies optés par les entreprises afin de bien gérer les contraintes générées par le contexte actuel.