L'augmentation du SMIG et du SMAG (salaire minimum dans l'agriculture) était parmi les points qui ont alimenté le débat sur le dialogue social. Le dialogue social gouvernement-CGEM-syndicats avait débouché le 25 avril 2019 sur une revalorisation du SMIG et du SMAG en deux phases à raison de 5% à chaque fois : la première tranche actée en juillet 2019 et la seconde le 1er juillet prochain. Elle pénalise surtout les entreprises à forte intensité de main-d'œuvre, rapporte l'économiste. Soulignons que la revalorisation du SMIG et du SMAG est une échéance dont l'étalement sur deux ans était prévu depuis avril 2019. Ainsi, il est impossible de la reporter à la faveur de l'article 6 de la loi sur l'état d'urgence traitant du report des délais législatifs et réglementaires. Selon Abdelkebir Tabih, avocat au barreau de Casablanca, cité par l'économiste, il s'agit d'une date d'entrée en vigueur et non pas d'un délai. Par conséquent, cette hausse ne peut faire l'objet d'aucune suspension. Elle représente un engagement politique et économique du gouvernement envers les salariés. Cette augmentation aura un coût élevé pour les entreprises, particulièrement les PME, qui emploient un grand nombre d'effectifs payés au SMIG, qui devront supporter par la même occasion les charges sociales qui s'y rattachent. Rappelons qu'actuellement le SMIG dans l'industrie, le commerce et les professions libérales passera à 14,81 dirhams l'heure contre 14,13 dirhams actuellement. Rapporté au mois, cela équivaut donc à environ 2.828 dirhams bruts (2.637 dirhams nets) si l'on tient compte d'une durée de travail de 191 heures par mois contre 2.700 dirhams bruts (2.517 dirhams) jusque-là. Dans le secteur agricole et forestier, le salaire minimum journalier sera porté à 76,70 dirhams contre 73,22 dirhams.