Arrêté début octobre lors d'une manifestation, Abdelouahab Fersaoui a retrouvé la liberté ce 18 mai. La justice algérienne a réduit en appel la peine d'emprisonnement d'Abdelouahab Fersaoui, opposant et militant du mouvement de protestation antirégime, le Hirak, qui a retrouvé ainsi la liberté dans la nuit du dimanche 17 mai au lundi 18. Président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association très active dans la contestation dont l'Algérie est le théâtre depuis février 2019, cet universitaire de 39 ans avait été arrêté le 10 octobre par des policiers en civil à la fin d'un sit-in organisé en soutien aux détenus d'opinion organisé devant le tribunal d'Alger. Condamné à une année de prison ferme en première instance pour «atteinte à l'intégrité du territoire national», il était incarcéré depuis sept mois. Le parquet avait demandé un durcissement en appel de la peine de prison prononcée contre le président du RAJ, durant une audience organisée par visioconférence et à huis clos en raison du confinement sanitaire. Lors de son procès, le 23 mars, M. Fersaoui a nié les accusations portées contre lui. «La justice a fondé son accusation sur mes publications sur mon compte Facebook. Ces publications, dont je suis responsable, ne menacent pas l'unité nationale ni n'incitent à la violence», s'était-il alors défendu. Un autre militant du Hirak,Ibrahim Daouadji, condamné en première instance début avril à six mois de prison, a comparu lui aussi dimanche devant la cour d'Alger, notamment pour «incitation à attroupement non armé». Malgré la pandémie de Covid-19 qui a contraint le mouvement populaire à suspendre ses manifestations, la répression continue à s'abattre sur des opposants, des journalistes et médias indépendants ainsi que des internautes. Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées depuis la mi-mars.