Donald Trump a prédit dimanche un vaccin contre le coronavirus d'ici fin 2020 et une année 2021 « incroyable » sur le plan économique. À six mois de l'élection présidentielle, le président américain, dont le manque d'empathie est très critiqué, ne s'est pas attardé sur le bilan de la pandémie qui a fait près de 68.000 morts aux Etats-Unis et qui a fait bondir les inscriptions au chômage à des niveaux inédits. Loes d'une intervention télévisée sur Fox News, Trump a défendu avec force tous ses choix, refusant toute autocritique sur ses atermoiements initiaux. « Je pense que nous avons sauvé des millions de vies », a lancé l'hôte de la Maison Blanche lors cet échange virtuel avec des Américains. L'ancien magnat de l'immobilier s'est aussi montré très optimiste sur les recherches en cours sur le Covid-19. « Nous pensons que nous aurons un vaccin d'ici la fin de cette année », a-t-il lancé lors de cette émission spéciale, sur le National Mall de Washington. « Les médecins vont dire : vous ne devriez pas dire cela. Je dis ce que je pense », a-t-il ajouté. Quelle serait sa réaction si un pays découvrait un vaccin avant les Etats-Unis? « Cela m'est égal », a-t-il répondu. « Je veux juste avoir un vaccin qui fonctionne ». Une centaine de projets de vaccin contre le Covid-19 sont actuellement développés à travers le monde, dont une dizaine en phase d'essais cliniques. Quelques heures plus tard, le ministre allemand de la Santé a démenti le président américain en soulignant qu'un vaccin pourrait prendre « des années » à voir le jour. « Je serais ravi si c'était possible d'y parvenir en quelques mois mais je trouve qu'il nous faut rester réaliste, cela peut durer aussi des années car il peut y avoir des déceptions, nous en avons connues avec d'autres vaccins », a déclaré Jens Spahn dimanche soir sur la chaîne de télévision allemande ARD. Lors de l'émission sur Fox News, Donald Trump a également martelé sa volonté de permettre aux activités du pays de reprendre de manière prudente mais « aussi rapidement que possible ». Il s'est montré optimiste sur les perspectives économiques. Le ton adopté par le 45ème président des Etats-Unis depuis le début de cette crise sanitaire sans précédent suscite des réserves jusque dans son propre camp. Son prédécesseur républicain George W. Bush a lancé samedi dans une vidéo un appel à l'unité et à la compassion qui, sans nommer le milliardaire, lui semblait clairement destiné. « Souvenons-nous combien nos différences sont minimes face à cette menace », a déclaré George W. Bush. « Souvenons-nous que l'empathie et la gentillesse sont des outils essentiels et puissants ».