La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a appelé, vendredi, les parties en conflit dans ce pays à la reprise des négociations entamées en février à Genève afin de parvenir à un cessez-le-feu durable. La mission onusienne a exhorté, dans un communiqué, les deux camps belligérants en Libye à “reprendre les pourparlers de la Commission militaire (…) afin d'aboutir à un cessez-le-feu durable”. Elle a de même appelé les parties en conflit, le Gouvernement d'union nationale, basé à Tripoli et les forces du Maréchal Haftar, à “s'abstenir de tout acte ou propos provocateur”. La Manul a également appelé les Etats “qui alimentent directement le conflit en (…) fournissant des armes et des mercenaires (…) à user de leur influence pour respecter et faire respecter l'embargo sur les armes”, décrété par l'ONU. Cet appel lancé par l'ONU intervient au lendemain de l'annonce par le maréchal d'une trêve unilatérale qui a été rejetée par le Gouvernement d'union nationale. Le GNA, reconnu par l'ONU, souhaite en effet que toute trêve soit accompagnée par des “garanties et des mécanismes internationaux” pour surveiller son application. Dans ce sens, il réclame à cette fin la reprise des travaux de la Commission militaire qui était chargée de définir les conditions d'un cessez-le-feu et de surveiller son application, sous la supervision de la Manul. Les travaux de cette commission, constituée de cinq hauts responsables militaires pour chaque camp, avaient été suspendus après une deuxième réunion en février à Genève. Les combats enclenchés depuis plus d'un an en Libye après le début de l'offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA), ont fait des centaines de morts dans le pays où, encore vendredi, deux civils ont été tués et deux autres blessés dans la chute de roquettes sur le quartier de Zenata au sud de Tripoli. Les forces pro-GNA ont attribué l'attaque aux hommes de Khalifa Haftar. Fin janvier à Berlin, les pays impliqués dans le conflit se sont engagés à respecter un embargo sur les armes et à soutenir un cessez-le-feu, mais les deux camps ont continué à être approvisionnés en armes et en mercenaires par leurs alliés, selon l'ONU. Les combats se poursuivent à Tripoli et dans d'autres régions de l'ouest du pays depuis le 4 avril 2019 de l'offensive du maréchal Haftar contre la capitale. Jeudi, la Manul avait fait état de 64 morts et 67 blessés parmi les civils durant les trois premiers mois de l'année, déplorant une hausse par rapport à la même période en 2019.