Cela fait un mois que le chef de file de l'opposition malien Soumaïla Cissé a été enlevé par un groupe armé alors qu'il était en campagne pour les législatives dans le nord du pays. Autour de l'identité des ravisseurs de Soumaïla Cissé, la piste djihadiste semble privilégiée. Plus précisément, les katiba Macina sont pointés du doigt. Les zones rurales du nord du Mali sont largement sous le contrôle des djihadistes de ce groupe. Une cellule de crise a été mise sur pied par son parti, l'URD (Union pour la république et la démocratie) et une autre par le gouvernement pour aider à sa libération. « Nous ne savons pas qui l'a enlevé. Pourquoi ? Où se trouve-t-il ? Nous sommes dans le flou le plus complet. Nous avons appris dans les médias qu'il aurait reçu de l'eau et des médicaments, mais nous n'avons aucune confirmation officielle », fait savoir Me Demba Traoré, l'un des membres de la cellule de crise mise en place par l'URD. Soumaïla Cissé a été enlevé le 25 mars, et un mois après, les négociations autour de sa libération semblent au point mort. Même les premières négociations nouées au niveau local ont échoué. Amadou Kolossi, le maire de Koumaïra, qui devait accueillir le président de son parti à quatre jours du premier tour des législatives, a tenté d'intervenir pour tenter de libérer Soumaïla Cissé, mais, le 9 avril, lui aussi a été kidnappé. Tous types de spéculations fusent. Selon une source proche de la médiation mise en place par le gouvernement, relayée par Le Monde, « il est fort possible qu'il [Cissé] soit désormais dans le Timétrine entre les mains du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans [GSIM] », une organisation ralliée à Al-Qaida, dirigée par Iyad Ag-Ghali, dans laquelle la katiba Macina a fusionné.