Le secteur du tourisme pourrait perdre jusqu'à 34 milliards de dirhams (MMDH) en termes de chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année. Le secteur de l'hôtellerie risque, à lui seul, d'enregistrer un déficit de 15 MMDH. Selon la Confédération nationale du tourisme (CNT), le secteur pourrait subir une baisse allant jusqu'à 39% du nombre de touristes. De plus, la non-assistance de l'activité est synonyme d'une perte de 138 MMDH de recettes en devises sur 3 ans. Par contre, s'il y a un plan de relance, l'impact serait réduit de 46 MMDH, soit 92 MMDH de recettes en devises d'ici 2022, rapporte les inspirations économiques dans son édition du jour. En termes de chiffres, il s'agit de 3.500 entreprises d'hébergement touristique, de 500 entreprises de restauration touristique, de 1.450 agences de voyages, de 1.500 sociétés de transport touristique et de 1.500 sociétés de location de voitures. L'impact du coronavirus sur l'activité touristique perdurera au moins 12 mois. C'est ce qui ressort du dernier rapport de la CNT adressé à la CGEM et au ministère du Tourisme. Les premières analyses anticipent plusieurs milliards de dirhams de perte et une affectation de l'ensemble des acteurs du secteur qui vont affronter une période très difficile jusqu'à décembre 2020. La reprise timide et graduelle ne pourra se faire qu'à partir du mois d'avril 2021, relève l'économiste. Dans ce contexte, la CNT a instauré de nombreuses mesures pour soutenir les entreprises du secteur à surmonter l'impact économique du coronavirus, essentiellement à travers le report ou la suppression des charges sociales (CNSS et CIMR), mais aussi les dégrèvements d'impôt (IR, IS et TVA), pour toute la période de la crise. Il est également question de reporter des échéances bancaires de 12 mois, de maintenir des lignes de crédit et d'ouvrir des lignes d'emprunts sur 12 mois avec réduction du taux d'intérêt à 2% sur cette période. Face à cette situation, une cellule de veille a été créée conjointement avec le Conseil régional du tourisme (CRT), avec pour mission de sensibiliser l'ensemble des hôtels à contribuer avec des chambres en faveur du staff soignant et ce, en fonction des moyens humains et logistiques disponibles. A noter que la CNT souhaite l'autorisation pour les entreprises qui conservent 80% des emplois à payer leurs salariés sur la base du net ainsi qu'une défiscalisation des départs en retraites anticipées applicable aux salariés proches de l'âge de la retraite et à leur demande. Avec ce dispositif d'aide et de relance, le redressement serait plus rapide et pourrait transformer la crise en opportunité et reprendre rapidement des parts de marché auprès des pays émetteurs.