Un an tout juste après l'attentat du musée du Bardo et suite à l'attaque de Ben Guerdane au début du mois de mars, la Tunisie va lancer dans les semaines qui viennent une campagne de publicité en France, son premier client. Le secteur est plus que jamais en crise, dans un pays visité, selon les derniers chiffres du ministère tunisien du Tourisme, par 5,35 millions de touristes en 2015 (au lieu de 10,2 au Maroc), enregistrant une chute de plus de 25% en un an (au lieu de seulement 0,2% de baisse au Maroc). En Tunisie, la chute est continue depuis 2011. Après un creux à 4,78 millions de visiteurs l'année de la Révolution du jasmin, les entrées de touristes étaient remontées à 6,27 millions en 2013. Les derniers chiffres de l'office national du tourisme tunisien (ONTT) indiquent aussi une baisse des recettes, estimées à 1,1 milliards d'euros, sachant que la part de cette industrie dans le PIB est passée de 7,4% en 2014 à prés de 6% en 2015. Concernant l'origine des touristes, Maher Klibi de l'ONTT, cité ce matin dans le Figaro, indique que «la clientèle française est la plus fidèle» mais que la baisse de l'effectif est conséquente, avec 35% de moins qu'en 2014. Pour les Britanniques et les Allemands, la chute serait encore forte, sachant qu'ils « écoutent scrupuleusement les consignes de leurs autorités qui déconseillent de venir en Tunisie», précise le représentant de l'office à Paris. L'organisme annonce le lancement imminent d'une opération de communication en France, en mettant l'accent sur des destinations plus « culturelles ». Reste que la promotion de la Tunisie serait de plus en plus difficile, dans un contexte où les autres pays de la région, comme le Maroc ou l'Egypte, ne sont plus ses seuls concurrents. D'autres destinations méditerranéennes, comme les Canaries ou les Baléares ont connu une hausse du nombre de leurs touristes.