L'Institut Royal des études stratégiques (IRES) vient de rendre publique une synthèse des axes stratégique sur lesquels doit reposer le nouveau modèle de développement. Cette synthèse est le résultat d'échanges, menés il y a quelques mois, avec le Groupe principal des partenaires au Maroc qui est composé des principaux partenaires financiers et techniques du Royaume (ONU, Banque mondiale, Banque africaine de développement…). Le document de l'IRES s'articule autour de 5 axes. Il s'agit de reprendre en main le pari de la compétitivité et aller vers plus d'inclusion, réussir la transformation structurelle, reconsidérer le rapport de l'Homme à la nature, rendre l'action publique efficiente et renforcer l'intégration régionale et le positionnement international du Royaume. Concernant le premier axe, l'IRES part du constat qu'il faut «gagner en compétitivité et aller vers plus d'inclusion». Pour ce faire, l'IRES propose aux pouvoirs publics «d'accorder un grand intérêt à la valorisation systématique et généralisée du capital humain, en tant que facteur de compétitivité et constituant principal du capital immatériel, notamment l'enfance et la jeunesse, mener une lutte vigoureuse et multidimensionnelle contre les inégalités et favoriser la mobilisation des compétences pour développer la production de biens et services, y compris l'entrepreneuriat social». Ainsi, dans ce premier axe, il suggère d'agir pour développer le capital humain, réduire les inégalités et promouvoir la protection sociale, renforcer le capital social, promouvoir la flexibilité et assurer les qualifications sur le marché de l'emploi. Le deuxième axe tourne autour de la réussite de la transformation structurelle. Le Maroc a mis en œuvre des stratégies sectorielles qui ont contribué au développement de ses métiers mondiaux, cependant, le secteur privé n'est pas encore créateur de richesse. Dans le nouveau modèle de développement, l'IRES suggère de mettre l'industrie au centre de la transformation structurelle, à accroître la productivité, la durabilité et l'intégration économique de l'agriculture. Le troisième axe concerne le rapport de l'Homme à la nature. Dans ce sens, l'IRES propose de mettre en place un projet national sur le climat et l'orienter en priorité vers l'adaptation au changement climatique. Et d'ajouter qu'il est primordial de lutter contre la dégradation des sols, restaurer les écosystèmes, notamment le littoral et les forêts, promouvoir l'économie verte, promouvoir l'investissement socialement responsable, poursuivre le développement accéléré des énergies renouvelables… En ce qui concerne le quatrième axe, l'IRES souligne la nécessité de rendre l'action publique efficiente. Cela doit passer par des politiques publiques mieux élaborées, un nouveau système de gouvernance publique permettant de renforcer la confiance institutionnelle et une administration plus efficace. Enfin, dans le cinquième axe, l'Institut appelle à faire de l'intégration régionale et du positionnement international du Royaume un pilier du nouveau modèle de développement. Il s'agit d'optimiser le capital relationnel du Maroc et de mettre à profit les accords de libre-échange conclus par le Royaume ainsi que de privilégier à l'avenir des accords régionaux plutôt que bilatéraux.