Le Parlement vient de clôturer sa session d'automne, et en attendant la reprise au printemps, le bilan pour le moment est jugé positif par la majorité, quoi de plus naturel, et de « mi figue mi-raisin » par l'opposition. Si le président de la Chambre des représentants, Session d'automne du Parlement : un bilan mi figue-mi raisin parle de bilan positif au point de vue quantitatif eu égard à l'importance des textes de loi adoptés (61 textes de loi dont 55 projets de loi), Milouda Hazib, présidente du Groupe du PAM (opposition), tout en reconnaissant à contrecœur que ce bilan est « assez bon » toujours au niveau qualitatif, tient à mettre un bémol. Selon elle, les textes passés n'ont été soumis ni à un « débat suffisant, ni à un suivi de qualité ». « Durant les quatre années législatives, l'exécutif nous a inondé d'un certain nombre de textes tout en nous demandant de les examiner et de les approuver dans un laps de temps trop court, ce qui ne nous a pas permis d'engager un débat profond ni de s'ouvrir sur les acteurs concernés », a déclaré la députée à barlamane.com. Et Milouda Hazib d'ajouter : « une fois adoptés, nous sommes dans l'obligation de chercher des propositions de loi pour corriger les imperfections desdits textes, une situation qui s'est produite dans nombre de cas », souligne-t-elle. Un argument que ne semble aucunement partager le président du groupe du PJD Abdallah Bouanou selon lequel ce bilan est « très positif » tant au niveau quantitatif que qualitatif, n'hésitant pas à parler de « record » en matière de textes législatifs adoptés, dont 4 lois organiques, 4 propositions de loi et 34 lois ordinaires ainsi que 22 accords. Bouanou, connu par ses prises de position tonitruantes au parlement, a regretté l'échec de l'opposition dans la mise en œuvre des commissions d'enquête notamment celle sur les inondations qu'avaient connues certaines régions du Sud du Royaume. « C'était un fiasco de l'opposition », s'est-il indigné dans une déclaration à barlamane.com. Concernant cette fameuse « diplomatie parlementaire » dont on parle trop souvent, Bouanou s'en félicite, exprimant même sa « fierté » face l'action « agissante » des députés de la nation à mettre en échec les manœuvres des ennemis de l'intégrité territoriale du royaume. Si le gouvernement a œuvré à accélérer le processus de dépôt des lois organiques, telles que les lois organiques relatives à l'autorité judiciaire et le statut des magistrats, il a, par contre, mis du retard dans l'adoption de lois importantes comme celle sur l'amazighité et sur la grève, a, toutefois, reconnu Bounanou pour qui, ce sont des textes « délicats ». Des arguments que la députée Pamiste balaie d'un revers de la main en affirmant que l'exécutif n'a pas achevé les séances d'examen des politiques publiques, « ce qui est considéré comme une violation des dispositions de la constitution ». Quid de l'école buissonnière pratiquée par les ministres lors des séances hebdomadaires. Il s'agit là d'un comportement délibéré pour limiter le contrôle des parlementaires sur l'action gouvernementale, ce qui a permis, selon elle, aux ministres de maîtriser tous les volets du contrôle que ce soit au plan législatif qu'au niveau des Commissions. « C'est le summum de la dominance gouvernementale », a-t-elle martelé. La session du printemps, la dernière de cette législature, promet d'être chaude.