L'ancien Premier ministre français, candidat à la primaire des Républicains, Alain Juppé a affirmé, mardi à Alger, qu'il appartenait aux algériens de choisir le candidat à la succession de Abdelaziz Bouteflika, espérant une transition correcte. « C'est à vous d'aller vers des élections transparentes (…) Ce n'est pas à moi de décider qui sera le candidat de la transition », a insisté M. Juppé lors d'une conférence de presse dans la capitale algérienne, passage obligé pour tout candidat français à la course présidentielle. L'adversaire de Nicolas Sarkozy dans cette primaire, réagissait ainsi à la question d'une journaliste qui lui demandait s'il soutenait l'actuel président dont l'état de santé ne cesse de se détériorer. En revanche, sur la circulation de personnes entre les deux pays, il n'a cessé de s'appuyer sur la réciprocité. « Est-ce que l'Algérie est pour la délivrance systématique de visas à tous ceux qui veulent venir en Algérie ? », s'est interrogé M. Juppé cité par le site TSA. Il a, à cet égard, prôné une immigration choisie avec des quotas fixés annuellement, à l'instar des Etats-Unis ou du Canada. Concernant la position de son rival à l'égard de l'Algérie, il s'est abstenu de commenter. Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy sur son soutien à la marocanité du Sahara et sur l'Algérie avaient, rappelle-t-on, provoqué des grincements de dents à Alger. Invité à une conférence aux Emirats arabes unis, l'ancien président français avait déclaré : « La frontière entre l'Algérie et le Maroc est fermée depuis peut-être dix ans alors qu'il y aurait un besoin formidable d'un véritable marché commun qui prendrait dans un premier temps le Maroc, l'Algérie et la Tunisie ». Selon lui, cette frontière était « fermée » en « vérité » en raison du conflit au Sahara occidental. « Vous savez que la position de la France a toujours été de soutenir la marocanité du Sahara occidental. J'ai toujours pensé ça. J'étais moi-même pour la première fois à Laâyoune en 1991. On aurait du mal à me convaincre de la nécessité d'une République sahraouie dans une région du monde minée par le terrorisme », avait-il dit. Après avoir déclaré que « tout le monde n'a pas la chance d'avoir un souverain comme le roi du Maroc », M. Sarkozy a enfoncé le clou en soulignant : « Je ne dirais rien sur l'Algérie que j'aime beaucoup. Dès qu'on dise un mot, ça devient une polémique. Et pourtant pour ce pays, si riche de ses potentialités et d'une population extraordinaire, la question de son développement et de sa modernisation est posée », des propos qui avaient suscité des grincements de dents à Alger, rappelle-t-on. Selon TSA, Alain Juppé est clairement venu montrer son attachement à l'Algérie, lorsque Nicolas Sarkozy choisit de lui tourner le dos.