A peine le remaniement acté que l'opposition embraye déjà. Dans un événement du parti de l'Istiqlal, le Secrétaire général, Nizar Baraka, exprime sa méfiance. Il exige du gouvernement la présentation d'un nouveau programme gouvernemental, si celui-ci veut obtenir la confiance du Parlement, et plus précisément celle de l'opposition. Dans une allocution lors d'une rencontre entre les groupes parlementaires du PJD et de l'Istiqlal, Nizar Baraka a pointé du doigt le gouvernement d'El Othmani. Il a estimé que l'ancien gouvernement était négligeant, et qu'il a manqué à son devoir de répondre aux besoins de la population. En clair, il lui fait porter la responsabilité de la crise économique, sociale et politique qui a affaiblit l'attrait de l'investissement et les opportunités de l'emploi sans oublier la baisse significative des dépôts dans les banques, ainsi que l'effondrement de la classe moyenne. Ainsi, ledit programme gouvernemental doit être élaboré « sur la base d'engagements clairs et de mesures réalisables », ainsi qu'un nouveau projet de loi de finances à la lumière du nouveau programme gouvernemental afin de donner l'identité politique et le sens démocratique de ce nouveau gouvernement. Cette deuxième demande, logique certes, relève presque d'un « trop tard », puisque le 18 octobre, la loi de finances sera officiellement présentée au parlement, et qu'elle a été élaborée bien avant la nomination du nouveau gouvernement. Même si celui-ci n'est pas une rupture avec l'ancien mais constitue plutôt un resserrement de ses champs d'action. Nizar Baraka a poursuivi en exprimant l'espoir « de voir le nouveau gouvernement réagir effectivement aux demandes des citoyens, de remédier au retard dans la réforme qui était le titre du gouvernement précédent, de lancer une nouvelle génération de stratégies sectorielles demandées par Sa Majesté le Roi, et surtout de développer une nouvelle charte sociale ». Le parti de l'Istiqlal semble jouer pleinement son rôle d'opposition et de parti prêt à ne laisser aucune brèche béante sans s'y engouffrer … en prévision des échéances 2021.