Les Algériens ont manifesté aujourd'hui pour la 26ème semaine consécutive, appelant à la désobéissance civile et rejetant le dialogue proposé par le pouvoir. La désobéissance civile est de nouveau brandie lors de ce 26ème vendredi de manifestations anti-régime, où le rejet du dialogue avec les affidés du Général Ahmed Gaïd Salah a été réaffirmé par des manifestants résolus à instaurer un Etat civil. Les premiers rassemblements ont commencé vers 10h35 au niveau de la rue Didouche Mourad, à Alger. Les manifestants ont scandé dans les rues de la capitale : « Etat civil et non militaire », « le peuple ne veut plus le retour du pouvoir militaire », « Gaid Salah dégage ! », ou encore « pas d'élection avec la bande ». A Alger, les manifestants ont même déployé une immense banderole composée de 48 drapeaux nationaux en scandant « les Algériens khawa khawa ». De nombreux manifestants ont également réclamé la libération de Lakhdar Bouregâa, militant politique, en prison depuis le 30 juin dernier. Bouregâa a été poursuivi pour « outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée ». Son arrestation serait en relation avec ses déclarations sur le régime. Le militant politique avait déjà déclaré que le pouvoir a déjà le nom du futur président et cherche un moyen de le légitimer. Ce 26ème vendredi consécutif de manifestations contre le régime intervient dans un contexte marqué par la volonté du pouvoir d'imposer sa feuille de route via un dialogue à sens unique. En effet, l'instance de dialogue compte lancer la semaine prochaine les consultations avec les partis politiques. Une rencontre de la société civile et des partis politiques, qui devait se tenir demain a été reportée au samedi 24 août, faute d'autorisation de la wilaya d'Alger, ont annoncé ce vendredi les organisateurs. « Une première rencontre de concertation initiée par des dynamiques de la société civile, regroupant des partis politiques des deux pôles, l'alternative démocratique du 26 juin et la conférence nationale du dialogue du 6 juillet, ainsi que les personnalités nationales, qui a été programmée pour ce samedi 17 août à la Société Algérienne des Foires et Exportations (SAFEX) est reportée pour le samedi 24 août, cela suite à la non autorisation de la demande déposée en nom du syndicat du Syndicat National des Praticiens de Santé Publique (SNPSP) auprès de la wilaya d'Alger », a publié Abdelouhab Fersaoui, président de l'Association algérienne Raj, sur son profil Facebook. « Ce refus qui ne dit pas son nom, est un autre indice de l'entêtement de ce pouvoir machiavélique qui ne se soucis que de son maintien au détriment de la volonté populaire en essayant d'étouffer, de neutraliser, de diviser et de casser ce mouvement qui a suscité l'admiration du monde entier et qui a surpris ce pouvoir despotique », a-t-il ajouté.