Lakhdar Bouregaâ, qui est de toutes les manifestations depuis la chute, le 2 avril dernier de Abdelaziz Bouteflika, a été emmené « dans une caserne des services de renseignements», dans le quartier voisin de Ben Aknoun, a précisé son petit-fils, Imad Bouregaâ dans un entretien avec le site d'information DZVID. C'est la télévision nationale algérienne qui l'a annoncé hier : le célèbre vétéran algérien de la guerre d'indépendance contre la France, Lakhdar Bouregaâ, a été arrêté samedi 29 juin à Alger et placé dimanche en détention pour «outrage à corps constitués et atteinte au moral de l'armé ». Placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu par un juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger, il encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement, selon le Code pénal. L'arrestation de l'ancien commandant de l'armée de libération nationale, qui a tenu des propos critiques à l'égard du pouvoir actuel, a suscité l'indignation dans le pays et le tollé général sur les réseaux sociaux. Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d'opposition d'Algérie, dont Lakhdar Bouregaâ est l'un des membres fondateurs depuis 1963, a exprimé sa « colère » et sa «consternation». Pour rappel, les Algériens sont toujours mobilisés et sont sortis dans les rue pour leur 19ème vendredi de contestation contre le système, le 28 juin dernier. Cette journée s'est soldée par l'arrestation à Alger d'une dizaine de manifestants. La télévision nationale a annoncé qu'ils devaient comparaître dimanche devant la justice pour « port de l'emblème amazigh ».