La Coalition marocaine contre la peine de mort et le réseau de parlementaires contre la peine de mort et le Réseau des avocats contre la peine de mort ont salué dans un communiqué commun la décision de grâce qu'a accordé le roi Mohammed VI à 31 détenus condamnées à mort. A l'occasion de la fête du Trône, le 30 juillet denier, le roi Mohammed VI a accordé une grâce royale à 31 détenus condamnés à mort, dont cette peine a été commuée en emprisonnement à perpétuité. Le nombre des condamnés à mort a par cette décision royale été largement réduit. « La Coalition et les deux réseaux saluent cette décision, félicitent les bénéficiaires et ont l'espoir que viennent bientôt des occasions de grâce pour fermer à jamais les couloirs de la mort et qu'ils soient vidés de l'ensemble des condamnés. Dans le communiqué ils se disent «convaincus plus que jamais que la peine de mort n'est plus justifiée dans l'arsenal pénal marocain et qu'elle est en « contradiction avec la conception du châtiment fondée sur le droit et les valeurs humaines ». « La réalité a montré l'erreur de ceux qui, par une approche populiste basée sur la vengeance, appellent explicitement à l'exécution des personnes condamnées à mort, pratiquant une surenchère à l'égard du mouvement des droits de l'Homme national et international sans vouloir élever le niveau du débat en discutant des formes du crime, de ses causes, de sa nature, de son traitement à partir d'une approche politique, économique, sociale et éducative » souligne les parties concernées. Ce rappel commun s'adresse aux autorités exécutives et législatives, aux institutions administratives et nationales des droits de l'Homme, aux partis politiques et aux organisations syndicales, ainsi qu'à toutes les organisations de défense des droits de l'Hommes "connues pour leur combat et leur crédibilité" et aux diverses compétences intellectuelles et culturelles. La coalition appelle l'ensemble de ces acteurs à œuvrer pour abolir définitivement la peine de mort au Maroc et que le pays prenne "une position définitive en faveur de l'abolition de la peine". La coalition met l'accent sur une situation d'attentisme qu'elle qualifie de "frustrante et incohérente" qui entraverait, selon elle, "la construction de l'Etat de droit et la réalisation d'un développement global" conforme aux droits de l'Homme et à la démocratie. La même source a appelé lesdites instances à « comprendre les raisons et les objectifs des grâces royales successives qui indiquent clairement que le droit constitutionnel à la vie ne peut pas coexister avec le maintien de la peine de mort et que l'autorité suprême au Maroc est conforme à l'esprit et à la philosophie d'interprétation de l'article 20 de la Constitution ».