A l'occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, la Coalition Marocaine Contre la Peine De Mort (CMCPDM) organise un sit-in aujourd'hui, lundi 10 octobre à Rabat sous le thème : «La peine de mort est inhumaine». Au Maroc, 211 exécutions ont eu lieu depuis l'indépendance, la dernière en date est celle du commandant Tabit en 1993. Aujourd'hui, notre pays est considéré comme « abolitionniste de facto » et la société civile continue sa bataille pour que cette abolition soit inscrite dans le code pénal. La peine de mort est la négation absolue des droits humains. Cette peine viole le droit à la vie inscrit dans l'article 3 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Aussi, s'il existe un article dans la nouvelle Constitution qui focalise l'attention des partisans de l'abolition de la peine de mort, c'est bien l'article 20 qui stipule : «Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit». A deux articles plus loin, on peut lire sur ce même texte « Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. (...) ». A l'heure actuelle, plus de deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Cependant, d'après la coalition mondiale contre la peine de mort, 58 pays et territoires, dont les Etats-Unis, l'Iran et l'Arabie Saoudite, maintiennent la peine de mort et appliquent ce châtiment. 34 pays peuvent être considérés comme abolitionnistes de facto : la peine de mort est toujours prévue par leur législation, mais ils n'ont procédé à aucune exécution depuis au moins dix ans. Le Maroc en fait partie. En effet, depuis le 5 septembre 1993, la peine capitale n'a plus été appliquée au Maroc. Le dernier épisode d'exécution était celui du commissaire Tabit. A titre de rappel, ce dernier avait encouru cette peine pour «atteinte à la pudeur, défloration, viol avec violence, rapt et séquestration d'une femme mariée, actes de barbarie et incitation à la débauche» ; il avait été fusillé, pour ces actes barbares, sous le règne de Hassan II. En 1994, Hassan II avait commué la peine de mort en emprisonnement à perpétuité à 194 condamnés, 13, en effet, n'avaient pu bénéficier de cette grâce .Actuellement au Maroc, et d'après les chiffres officiels, ils seraient 103 personnes à être condamnées à mort, dont deux femmes. Ces personnes sont là à attendre toujours dans « les couloirs de la mort ». Pour certains, cette attente continue depuis plus d'une vingtaine d'années dans une détresse et angoisses sans égal. Le Maroc n'applique plus la peine de mort donc mais continue à prononcer des sentences en ce sens. En 2005, 17 condamnations à la peine capitale ont été prononcées, deux en 2006, quatre en 2009, toutes pour des crimes liés au terrorisme. Pour rappel, en 2007, le Royaume s'était abstenu de signer le moratoire onusien appelant à l'abolition de cette peine capitale.