Ilhan Omar, élue démocrate du Minnesota, est prise pour cible par Donald Trump qui l'accuse depuis un certain temps de « détester l'Amérique ». L'élue démocrate a fait la couverture de plusieurs médias ces derniers temps. Femme, noire, musulmane et voilée, cette dernière a attiré les critiques à répétition de Donald Trump et ses militants. Partisane de l'aile gauche du camp démocrate, Ilhan Omar, l'élue du Minnesota prône une nouvelle génération de parlementaires américains, même si elle est jugée trop radicale, notamment dans son propre camp. Dans ses critiques à l'égard de la démocrate, Trump est allé jusqu'à demander qu'on la renvoie dans son pays d'origine, la Somalie. Les militants du président ont repris cette formule en scandant dans un meeting : « Renvoyez-la ! », lorsque le locataire de la Maison blanche prononçait son nom. Née en 1981, Ilhan Omar a fui la guerre en Somalie avec sa famille lorsqu'elle était enfant. Elle passe quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya et arrive aux Etats-Unis à l'âge de 12 ans. La démocrate commence alors à militer dès son jeune âge au côté l'association de défense des droits des Noirs (NAACP), avant de s'engager dans la vie politique. Elle sera élue en 2016 au Parlement du Minnesota. Au Parti démocrate, elle se bat pour une éducation gratuite, dénonce la discrimination raciale du système judiciaire et s'oppose à la politique migratoire restrictive de l'administration Trump. Elue en novembre 2018 à la Chambre des représentants à Washington, elle est la première musulmane à se couvrir la tête au Congrès. Dans ce même Congrès, Ilhan Omar sera au cœur de polémiques qui lui vaudront d'être une fois épinglée. En effet, l'élue est accusée d'antisémite en février dernier lorsqu'elle soutient la campagne internationale de boycott d'Israël. Après s'être excusée, elle accusera l'Etat Américain de favoriser l'Israël et d'exécuter « les ordres des lobbys israéliens ». Beaucoup de ses détracteurs, dont de nombreux démocrates, dénoncent un stéréotype sur le manque de loyauté des Juifs envers le pays où ils vivent. L'amalgame voulu entre anti-sémitisme et anti-sionisme fait le lit de nombreux calculs politiciens. Trump l'accuse également, en avril, de «minimiser la responsabilité d'Al-Qaïda dans les attentats du 11-Septembre». Il diffuse sur Twitter l'extrait d'un discours où elle évoque les atteintes aux droits de tous les musulmans après ces attentats parce que « certaines personnes avaient fait quelque chose ». Depuis la publication de cette vidéo, l'élue critique les « incitations à la violence » du président Trump, affirmant qu'elle avait reçu « des tonnes de menaces ». Selon plusieurs analystes, les Etats-Unis d'Amérique, pays de la liberté, cherchent manifestement à freiner l'ascension des minorités – musulmans, immigrants, noirs etc.- et le débat démocrate. Ce qui permettrait à « n'importe qui » de dire « n'importe quoi » dans le pays. Le pays reste également très droit dans sa ligne de mire : « les intérêts américains –et ceux des alliés – d'abord« , avant tout autre ; quel qu'en soit le prix ou la victime. Ne voulant pas se laisser faire, Ilhan Omar s'est défendu sur twitter : « Je suis là où est ma place, dans la maison du peuple et il va falloir vous y faire ».