Le Maroc est un des rares pays à contribuer à la sécurité alimentaire de l'Afrique voire de la planète, a estimé l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui était en visite au Maroc le 15 et 16 juillet courants. En effet, la famine ayant ravagé les populations de plusieurs pays africains lors du siècle dernier, la sécurité alimentaire est l'un des piliers de la coopération maroco-africaine. L'ex-président nigérian a estimé que le Maroc se positionne comme l'un des rares, voire seuls, pays africains capables de produire assez par l'agriculture, de manière à réaliser l'autosuffisance du pays jusqu'à un certain degré, d'exporter vers les autres pays, ainsi que de contribuer à la sécurité alimentaire de son continent. Cette coopération autour de la sécurité alimentaire en Afrique n'est pas une nouvelle tendance, elle date des années 80, et a revêtu une nouvelle dimension avec le Plan Maroc Vert en 2008. La coopération entre le Maroc et les pays africains dans le domaine agricole est toujours sujette à l'actualisation, selon les nouveaux défis qui se présentent au continent. Les accords signés par le Royaume et plusieurs pays africains notamment dans les domaines de l'agriculture et de la production d'engrais en témoignent. Le Maroc, fort de son expertise dans les domaines de l'agriculture, de la gestion des ressources hydriques et de la fabrication d'engrais adaptés aux différents environnement de production n'hésite pas à faire profiter les autres pays émergents de ses acquis. L'année 2017 a témoigné de plusieurs accords dans ce sens, signé avec divers pays africains souffrant de précarité alimentaire, notamment, la société de phosphates publique marocaine (OCP), qui a conclu divers accords pour construire des usines de production d'engrais à grande échelle dans deux des pays les plus peuplés d'Afrique: le Nigéria et l'Ethiopie. Des accords supplémentaires ont été signés par le Maroc et le Nigéria en vertu desquels, le Maroc offrira son savoir-faire en matière de production d'engrais, de stockage et de transport pour aider le Nigéria à atteindre ses objectifs de sécurité alimentaire. Le plus grand défi du continent africain en matière de sécurité alimentaire reste sa dynamique démographique, puisque la croissance de la population engendra obligatoirement une demande en denrées alimentaires. le changement du mode de consommation des populations et le réchauffement climatique, qui se répercuteront sur l'agriculture sur le moyen et long terme sont également deux défis à étudier et à relever. L'agriculture en Afrique reste un secteur faiblement productif et qui peut surement être mieux structuré. Il existe également une corrélation étroite entre l'agriculture, l'économie solidaire, et un combat contre les fléaux sociaux, comme l'analphabétisme et la pauvreté. En 2018, l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA) se sont alliées pour organiser une formation d'experts marocains, spécialistes de la sécurité alimentaire dans le contexte de l'Agenda de développement durable à l'horizon 2030. La prévalence de la sous-alimentation et l'insécurité alimentaire étaient deux axes majeurs de cette formation. Ainsi, la sécurité alimentaire vient se ranger aux côtés de la formation et l'éducation, l'énergie et la sécurité qui sont des domaines de coopération prioritaires à développer dans les pays africains.