La télévision nationale algérienne a annoncé l'élection du député islamiste Slimane Chenine, président du groupe parlementaire d'une alliance formée par trois partis islamistes de l'opposition (Nahda-Adala-Bina), à la tête de l'Assemblée populaire nationale algérienne (APN). Election inédite en Algérie, Slimane Chenine, député islamiste de l'alliance Nahda-Adala-Bina a été élu par ses pairs à la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN) mercredi 10 juillet 2019, en remplacement de Mouad Bouchareb qui a démisionné il y a une semaine. Compte tenu de l'histoire sanglante de l'Algérie avec les islamistes, en désigner un à la tête de la Chambre Basse du parlement relève du jamais vu. Désigné comme « le candidat du consensus » par ses pairs, Chenine a vu tous ses concurrents à la présidence de l'APN se retirer. Le Rassemblement national démocratique (RND) a décidé à la mi-journée de retirer son candidat, Lakhdar Athmane, suivi du Front de libération nationale (FLN) représenté par Mohamed Djemai, qui s'est désisté en fin de journée. Slimane Chenine était le seul candidat en liste, à la présidence de l'Assemblée Nationale. Cette situation n'a cependant pas été acceptée par les députés du FLN, majorité parlementaire, qui ont été obligés de se plier à la demande du chef de leur parti et d'arrêter les résistances. Ils jugent que leur confrère, Saïd Bouhadja, a été injustement été éloigné de la présidence. Le FLN s'est cependant senti rassuré par le discours de Chenine par la suite, quand ce dernier a soutenu qu' « il ne pouvait rien faire sans le FLN ». Un détail qui suscite cependant les questions de plusieurs médias, est le fait que Chenine a commencé à recevoir les félicitations de ses collègues députés avant même qu'ils procèdent au vote à bulletin secret. Peu avant l'élection, le FLN annonçait son soutien à Chenine, « Nous avons décidé de soutenir Slimane Chenine parce que nous avons privilégié l'intérêt de l'Algérie. Nous avons préféré l'intérêt de l'Algérie à tout autre considération », a déclaré le FLN à l'Assemblée. Ce dernier a donc été élu lors d'un vote à main levée en séance plénière, précise l'agence de presse algérienne (APS) Chenine remplace donc Mouad Bouchareb, qui, contesté par les députés, dans son parti et dans la rue, avait démissionné le 2 juillet. L'Algérie est en train de vivre une redistribution des cartes dans le jeu politique, en réponse au hirak populaire. Les manifestants exigent désormais le départ de tous les dirigeants ayant eu des responsabilités durant les 20 ans de la présidence Bouteflika parmi lesquels figuraient, outre Mouad Bouchareb, le chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah et le premier ministre Noureddine Bedoui. .