Branle-bas de combat dans l'industrie automobile, ce lundi. Le groupe Fiat Chrysler a présenté un projet de fusion à parité à Renault, qui donnerait naissance au troisième constructeur au monde, derrière Volkswagen et Toyota. Si cela venait à se concrétiser, la fusion chamboulerait le paysage industriel automobile mondial. Avec des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules légers, en s'appuyant sur les chiffres réalisés en 2018, Fiat-Chrysler soutient que le rapprochement entre les deux entités ferait du groupe automobile franco-italo-américain un concurrent de taille qui disputerait la troisième place mondiale à General Motors. Le nouvel ensemble Fiat Chrysler Renault dégagerait même un chiffre d'affaires mondial de près de 170 milliards d'euros, et un bénéfice net de l'impôt, de 7 milliards d'euros, en additionnant les résultats 2018 des deux constructeurs séparés. Les points forts d'une éventuelle fusion, auquel l'Etat français, actionnaire à hauteur de 15% de Renault, n'est pas insensible seraient une présence sur tous les segments (luxe, familial, low cost) et une couverture appréciable par grandes zones géographiques du marché mondial. En effet, le groupe serait présent en Amérique du Nord, en Europe mais aussi en Amérique latine, souligne le Financial Times, dans son édition du jour. Le quotidien allemand, Frankfurter Allgemeine Zeitung renchérit en notant que ce projet de fusion est également "un message lancé aux actionnaires japonais et aux dirigeants du groupe Nissan, partenaire de longue date de Renault", car rappelle -t-il, : "Au grand regret des Français, les Japonais se sont opposés récemment à un approfondissement de l'alliance [Renault-Nissan-Mitsubishi] et à une fusion". Ce que l'on peut affirmer aujourd'hui c'est que le gouvernement français s'est dit "favorable" à ce projet par la voie de sa porte-parole Sibeth Ndiaye. Le conseil d'administration de Renault s'est réuni ce lundi matin. A suivre.