L'étude « Démographique maghrébine: Situation et perspective » publiée dans le 52ème numéro des Cahiers, a procédé à l'analyse de la dynamique démographique des pays du Maghreb et les divers changements ayant affecté la démographie maghrébine de 1980 à 2018. Points forts de l'étude. En 2018, la population du Maghreb est estimée à 99,8 millions d'habitants, soit environ 1,3 % de la population mondiale et 7,8 % la population de l'Afrique. Sa population, très inégalement répartie, est essentiellement concentrée en Algérie et au Maroc, avec respectivement 42,1 % et 35,3 % de la population globale maghrébine, la Tunisie vient loin derrière avec 11,7 %, suivie de la Libye (6,5 %) et de la Mauritanie (4,5 %), indique l'étude. Selon l'étude, la population maghrébine se caractérise par la vitalité de son dynamisme démographique : le taux d'accroissement entre 1980 et 2018 s'élève à 1,8 %, en moyenne, soit un niveau légèrement supérieur à celui de la population mondiale (1,4 %), mais inférieur à celui de l'Afrique (2,6 %), et ce, malgré la baisse relative de la fécondité au Maghreb. Entre 1980 et 2018, l'effectif de la population maghrébine a doublé, passant de 49,8 millions à 99,9 millions d'habitants, soit une augmentation annuelle de 1,3 million d'habitants, contribuant à près de 1,6 % de la croissance démographique mondiale sur cette période et de 6 % de la croissance de la population du continent africain, avance la même source. Et en 2050, la population totale des pays du Maghreb devrait passer de 99,8 millions en 2018 à 131,9 millions. L'étude a cependant signalé les disparités de la croissance démographique dans les pays du Maghreb, soulignant que ceux du Maghreb central sont moins dynamiques, les taux moyen d'accroissement du Maroc et de la Tunisie sont estimés respectivement à 1,06 % et 1,10 % pour l'année 2018 et dans une moindre mesure la Libye et l'Algérie avec des taux de 1,4% et 1,7% respectivement. Cela dénote d'un alignement rapide du comportement reproductif des populations de ces pays sur celui des pays occidentaux et asiatiques plus développés. En revanche, la Mauritanie affiche un taux de 2,8 %, en raison d'une fécondité encore assez élevée et de l'inertie démographique inscrite dans sa pyramide des âges, ajoute l'étude. Et d'ajouter que ces rythmes de l'évolution démographique, qui expriment une maîtrise relative de la croissance des populations dans les trois pays du Maghreb central, n'excluent pas la persistance d'une pression démographique. A titre d'exemple, même avec un taux d'accroissement annuel moins fort de 1,06 %, le Maroc connaîtra annuellement la naissance d'une ville moyenne de plus de 300 000 habitants. Autrement dit, dans les années à venir, le Maghreb sera plus peuplé, et les besoins actuels, toutes choses égales par ailleurs en termes d'éducation, de santé, d'emploi, de logement, d'énergie, d'eau, d'infrastructures physiques et sociales, continueront à peser plus lourdement.