Le département d'Etat américain évoque, dans un communiqué, une «attaque présumée au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai» et menace de représailles. Le régime d'Assad nie. «Nous sommes encore en train de recueillir des informations sur cet incident, mais nous réitérons notre avertissement, si le régime Assad utilise des armes chimiques, les Etats-Unis et nos alliés répondront rapidement et de manière appropriée», a déclaré Morgan Ortagus, porte-parole de la diplomatie américaine. Le président américain Donald Trump a fait du recours à des armes chimiques une ligne rouge et a déjà ordonné à deux reprises des frappes contre des cibles du régime de Damas : en avril 2017 en représailles à une attaque meurtrière au gaz sarin à Khan Cheikhoun, et un an plus tard, avec la France et le Royaume-Uni, en réaction à une attaque chimique contre des civils à Douma. A chaque fois le pouvoir syrien avait démenti et décliné toute responsabilité. « Les faits, pourtant, sont clairs : le régime Assad a lui-même mené presque toutes les attaques confirmées à l'arme chimique ayant eu lieu en Syrie », martèle Morgan Ortagus, accusant au passage la Russie de couvrir son allié syrien en le laissant faire. Selon la porte-parole du département d'Etat, cette nouvelle «attaque présumée» fait «partie de la campagne violente menée par le régime Assad qui viole un cessez-le-feu qui a protégé des millions de civils dans la province d'Idleb». « Les attaques du régime contre les communautés du nord-ouest de la Syrie doivent cesser », a-t-elle affirmé. Depuis fin avril, les forces syriennes et leurs alliés russes ont intensifié les attaques dans la province d'Idleb, zone pourtant dite « de désescalade » depuis septembre, faisant planer la crainte d'une offensive de grande ampleur pour reprendre le contrôle de cette dernière enclave tenue par des groupes djihadistes, dont Hayat Tahrir al-Cham.