Après la grève déclenchée du vendredi 30 novembre au dimanche 2 décembre, le ministre de l'équipement et du transport Aziz Rabbah a décidé de rétorquer hier lors d'une conférence de presse au siège du ministère. Une grève appelée par deux fédérations de transport des voyageurs, à savoir la Fédération nationale des transports routiers (FNTRM) et la Fédération nationale des syndicats des transporteurs routiers (FNSTRM). Cette grève a été soutenue par l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM ). Elle a été déclenchée en réponse au lancement officiel, mercredi, par le ministre pour l'obtention d'autorisation de transport de voyageurs VIP. Il est à rappeler en effet que les deux fédérations en question avaient observé une grève de 48 heures les vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre. A l'origine de ce mouvement social, l'appel à manifestation d'intérêt pour l'octroi d'autorisation de transport de voyageurs VIP. Un nouveau segment qui cible la clientèle qui voyage en voiture, par avion ou par train. «C'est un transport de luxe contenant 32 places et dont le prix sera 3 à 4 fois supérieur au prix normal. Et donc il ne rivalise en aucun cas avec les autres moyens de transport», précise M. Rabbah. Sauf qu'il y a lieu de dire que les grévistes voient d'un mauvais œil la décision ministérielle et l'appréhendent comme une autre série de réformes des agréments. S'expliquant à ce sujet, Rabbah note que les portes du dialogue n'ont jamais été fermées au sein de son département. «Le dialogue a toujours été ouvert et nous rencontrons chaque 15 jours tous les professionnels du secteur afin de parvenir à un terrain d'entente. D'ailleurs ces mêmes grévistes peuvent, en respectant les conditions requises par les cahiers des charges, faire partie de tout projet structurant», explique-t-il. La conférence de presse a aussi été marquée par le rappel du ministre qui envisage de mettre en place, à partir de 2013, des contrats-programmes et des cahiers des charges fixant les conditions relatives aux professionnels du transport routier, selon une démarche fondée sur l'égalité des chances et la rupture avec l'économie de rente, tout en soulignant qu'il faut «œuvrer aussi pour les droits des chauffeurs». Toujours dans ce sens, Aziz Rabbah a rappelé les efforts consentis par son département au profit de ce secteur et qui sont relatifs notamment à la sécurité sociale, la couverture médicale, la modification et la révision de certains articles du code de la route, l'élaboration d'un projet global concernant les cahiers des charges, qui fera l'objet d'un dialogue avec les professionnels à partir de janvier 2013, et le transport des personnes par bus, qui fera l'objet d'un projet de loi.