La présentation des résultats d'une étude sur le patrimoine de la médina de Tanger a eu lieu, mardi 20 novembre, à la salle polyvalente du musée de la Kasbah. Ce rapport, qui sortira au public la semaine prochaine, fait partie du projet «Siwa et Tanger : un patrimoine pour une vie meilleure», financé par l'Union européenne dans le cadre du Programme Euromed Heritage 4 et mis en place par l'ONG italienne COSPE, en partenariat avec le ministère de la culture et l'association SCDEC à Siwa en Egypte. Cette étude est menée par une équipe de spécialistes dirigée par Abdelaziz El Idrissi, délégué du ministère de la culture de Tanger, et Mehdi Zouak, inspecteur régional des monuments historiques. «Cette étude nous a permis de faire une fiche inventaire et un état des lieux de l'ensemble des monuments historiques situés intra-muros», explique M. El Idrissi. Ce responsable poursuit que cette étude a été réalisée par une équipe de huit membres, dont l'architecte Shahrazade Mimouni et trois étudiants en master archéologie à l'Université Abdelmalek Essaadi (Adil Yamni, Khalifa Ouabdeslam et Nabil Zairi). «Elle a permis d'inventorier 72 monuments historiques situés intra-muros englobant des mosquées, des zaouïas, des tombeaux, des synagogues, des églises, des lieux de commerce…», affirme M. El Idrissi, faisant remarquer que cette étude permettra de découvrir plusieurs types de monuments historiques dont «ceux relatifs à l'architecture coloniale, des demeures traditionnelles qui appartiennent à des privés et des places publiques». Il est à noter, que dans le cadre de ce même projet cette étude a été précédée d'une autre publiée en septembre 2012 sous forme d'un document par Mostafa Azouga, conservateur des monuments historiques sur le classement du patrimoine tangérois. Le premier document tient à attirer l'attention sur le sort du patrimoine intra et extra-muros de Tanger, qui est menacé de disparition étant donné le rythme accéléré de l'urbanisation, l'impact du phénomène de la spéculation immobilière et les autres facteurs intrinsèques et extrinsèques tels que le manque d'entretien, l'usure et vieillissement ainsi que la mauvaise occupation des monuments et bâtiments relevant du patrimoine historique de la ville. Ces deux premières études seront suivies d'une série d'autres, visant à préserver et protéger l'ancienne médina. Il s'agit de ce fait de la mise en place d'un observatoire, qui est un centre de documentation sur le patrimoine et l'héritage culturel. Une série de manifestations est programmée dans la salle polyvalente du musée de la Kasbah, par l'observatoire visant l'implication de la population dans la sauvegarde et la préservation de l'identité de la médina de Tanger.