«Le Maroc: réelle démocratie ou démocratie de façade ?». C'est à cette question que devaient répondre plusieurs personnalités de différents bords partisans lors d'une conférence-débat organisée, jeudi 1er novembre, par HEM à Rabat, qui fête cette année un quart de siècle de son existence. Etait de cette partie, animée par Najib Akesbi, économiste et professeur à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, Mustapha El Khalfi, membre du secrétariat général du PJD, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, qui a plaidé en faveur de l'absence d'une réponse négative ou affirmative à la question. A ses yeu, «le Maroc n'a d'autre choix que de consolider la démocratie en assurant une bonne application de la Constitution». Par l'occasion, le ministre, qui a évoqué son expérience avec les cahiers des charges de l'audiovisuel, a souligné l'importance de la réforme qui ne peut, selon lui, réussir sans assimiler les critiques formulées par la société. Quant à l'USFP, représenté par Ali El Yazghi, secrétaire général de la jeunesse du parti, il a donné une réponse négative à la question «Le Maroc: réelle démocratie ou démocratie de façade?». Pour argumenter sa position, le jeune dirigeant a indiqué: «Le Maroc a connu une accélération de réformes constitutionnelles pour aller vers la démocratie. Mais ce grand pas en avant attend d'être complété par des lois organiques pour prouver que nous sommes entrés dans cette transition qui est une bataille de tous les partis politiques». Le RNI a été, à son tour, représenté par Mohamed Hanin qui a estimé que même si le Maroc s'est doté d'une nouvelle Constitution fort marquée par les principes de la démocratie, celle-ci a subi des manquements à commencer par l'absence de parité au niveau du gouvernement. Selon M. Hanin, «les partis au pouvoir font de la démocratie un exercice formel». Pour sa part, Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié, dont les propos ont suscité des applaudissements dans la salle, a indiqué : «Sans contre-pouvoir, on ne peut parler de construction démocratique. D'ailleurs plusieurs partis politiques ne sont pas la traduction d'une volonté populaire». Quant à Ali Sedjari, professeur universitaire, il a estimé qu'«aucune démocratie ne peut se construire dans l'irresponsabilité». Le nouveau secrétaire du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, a aussi marqué sa participation à cette rencontre en indiquant que «le nouveau leadership au niveau du parti a une nouvelle orientation et une feuille de route claire en matière des réformes au Maroc. Ce qui importe c'est le succès de la phase de transition au profit du peuple marocain». Il ressort de ces propos, et comme l'a souligné M. Akesbi, qu'il n'y a pas de démocratie réelle car la transition est tempérée par des conditions.