Je recommande cet exercice à tout responsable en charge des questions de jeunesse : s'immerger régulièrement dans un grand bain de jeunes pour dialoguer, voir, entendre... que ce soit au cœur d'un quartier, une école ou une manifestation sportive ou artistique. C'est ce que, en tant que militant associatif, je m'efforce de faire aussi souvent que possible. Mardi dernier j'avais donc répondu à l'invitation des étudiants de l'ENCG de Settat pour la soirée de présentation des Clubs et Associations actives au sein de l'école. Quelle bouffée d'oxygène : volonté, énergie, enthousiasme, espoir mais aussi lucidité et responsabilité. Imaginez 300 jeunes de 20 ans dans un amphi chauffé à blanc pour présenter ce en quoi ils croient, pourquoi ils militent et se donnent sans compter. Une quinzaine de clubs agissent au sein de l'établissement et couvrent tous les domaines : culture, sport, environnement, droits de l'Homme, social, politique... et les membres de chacun d'eux devaient en faire la présentation la plus convaincante possible. C'était passionnant, d'abord parce que chaque association révèle les préoccupations de nos jeunes, cela montre que le terme «engagement» prend de plus en plus de sens chez les jeunes et enfin les mots, le ton, la gestuelle de chaque intervenant permet mieux que de longs discours de savoir ce que veut - et comment elle l'exprime- notre jeunesse. En fait une fois de plus, après cette soirée passée à écouter et surtout à entendre les jeunes, j'ai constaté à quel point nous pourrions aisément combler le fossé qui existe entre ceux que l'on appelle les «décideurs» et la jeunesse : nos jeunes manquent cruellement d'interlocuteurs et en y remédiant en créant des passerelles, en instaurant des fonctions de médiateurs, d'éducateurs, d'animateurs... nombre de difficultés seraient levées ! Car ainsi que l'a soulevé la jeune Imane Filali, si les étudiants présents à cette manifestation bénéficient de nombreux atouts pour réussir, il n'en est pas de même pour une grande partie des jeunes générations qui subissent le chômage, l'exclusion, la marginalisation...et se retrouvent livrés à eux-mêmes. Ce soir là en tout cas j'ai rencontré des jeunes qui ont la volonté, l'envie, le potentiel, la preuve la plus éclatante nous a été donnée en clôture lorsque des jeunes sont venus présenter, par la voix de leur président Mouad Chaoui, le projet qui les anime depuis des mois : la lutte contre le sida ! Combat ô combien difficile de par le poids des tabous et du fameux et suicidaire «h'chouma» ! Toujours est-il que ces jeunes préparent activement le «Sidays» où durant tout un week-end - en avril prochain- il s'agira de «courir contre le sida»et de sensibiliser la jeunesse à ce mal que l'on peut éviter si l'on est informé. Ayant parfaitement compris en véritables enfants des nouvelles technologies qu'ils sont, que l'image et le web sont les meilleurs vecteurs ils ont projeté le clip «d'alerte» qu'ils ont eux-mêmes réalisé et que chacun(e) de nous doit diffuser autour de lui. Mouad, Imad, Imane, Yasser, Driss, Sabrine, Hamza, Chaimae, Soufiane, Nawfal… la vie vous appartient ! (http://www.youtube.com/watch?v=KKkDuOQtG20).