Une fois de plus, les syndicats haussent le ton contre le ministre de la santé. Une grève nationale de 48 heures aura lieu les 10 et 11 octobre à l'appel des syndicats du secteur de la santé affiliés à l'UGTM, la CDT, la FDT et l'UNTM. Ce débrayage a été décrété par les syndicats pour protester contre les promesses jugées «insatisfaisantes» de Lhoussaine Louardi, ministre de la santé. Dans un communiqué conjoint, les syndicats dénoncent l'absence de volonté d'abroger le décret n° 2-12-380 modifiant et complétant le décret du 13 avril 2007 formant statut particulier du corps des infirmiers du ministère de la santé, qui, rappelons-le, avait été adopté le 6 septembre en Conseil de gouvernement. Ce texte permet aux «techniciens spécialisés» dans une branche paramédicale issus des établissements privés agréés par l'Etat, de participer aux concours de recrutement dans le secteur public au même titre que les lauréats des Instituts de formation aux carrières de santé (IFCS) qui relèvent du ministère de la santé. Les syndicats reprochent, entre autres, l'attitude du ministre qui continue de faire la sourde oreille à l'application des dispositions de l'accord du 5 juillet 2011 et qui tente de faire adopter, unilatéralement et sans concertation avec les syndicats, des textes de loi structurant le secteur. La réunion du 3 octobre dernier à la demande du ministre a été jugée «décevante». La réaction de M. Louardi aux interventions des syndicalistes a semé plus de confusion et de déception parmi les responsables syndicaux, souligne le communiqué. L'autre dossier qui suscite la colère des syndicats porte sur les postes budgétaires. Les syndicats déplorent le nombre dérisoire de postes budgétaires pour les infirmiers fixé à 800, alors que 2000 lauréats du public attendent toujours d'être embauchés. Ces derniers revendiquent le recrutement immédiat de tous les lauréats des IFCS (Instituts de formation aux carrières de santé) en chômage. Parmi les autres revendications figurent l'amélioration des conditions de travail et les primes de rendement pour le personnel de santé. Le Maroc vit au rythme des grèves qui paralysent déjà plusieurs secteurs socioéconomiques vitaux. Le gouvernement marocain doit faire face à un large mouvement de grèves dans les secteurs de l'enseignement, de la santé, des collectivités locales, ainsi qu'aux manifestations des cadres et diplômés chômeurs.