L'ambiance commence à chauffer dans la circonscription Tanger-Asilah à l'approche du scrutin partiel du 4 octobre. Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) et chef de gouvernement, ainsi que Hakim Benchammach, président du conseil national du Parti authenticité et modernité (PAM), se sont déplacés, dimanche dernier, dans la ville du détroit pour soutenir leurs candidats respectifs dans cette circonscription. Le déplacement de ces deux responsables politiques à Tanger rend la bataille plus rude entre le parti de la lampe et celui de la colombe, après plus d'une semaine de campagne électorale relativement calme. Comme prévu, M. Benkirane a présidé, la même journée, un meeting électoral à la Place Dar Tounsi au quartier populaire de Béni Makada. Le secrétaire général du PJD s'est lancé dans un discours enflammé malgré quelques perturbations provoquées, au début de cette manifestation, par de jeunes chômeurs venus scander des slogans réclamant leur droit au travail. Il s'est dit, devant un nombre important de militants et sympathisants, compréhensif face aux revendications des protestataires, tout en appelant au calme pour la bonne marche de ce meeting électoral. «Nous comprenons vos revendications et nous sommes prêts au dialogue. Laissez-nous maintenant travailler», a-t-il lancé aux protestataires. Des militants du PJD ont rapidement réussi à intervenir et à convaincre les protestataires à mettre un terme à leurs actes perturbateurs et à se tenir calmes jusqu'à la fin de cette rencontre. Et comme à son accoutumée et devant les acclamations de ses partisans et sympathisants, M. Benkirane a profité de l'occasion pour dénoncer la dépravation et la corruption. Il a tenu à rappeler que même si le PJD n'arrive à récupérer aucun des trois sièges invalidés lors du prochain scrutin partiel dans cette circonscription, le parti de la lampe restera le plus fort à la Chambre des représentants. Par ailleurs et avant de se rendre à Tanger, M. Benchammach avait participé, la semaine dernière, avec des responsables du PAM, à un meeting électoral à Asilah. Et avec le retrait du Rassemblement national des indépendants (RNI) du scrutin partiel du 4 octobre, le parti du tracteur mise sur la ville blanche et les communes rurales avoisinantes. Surtout que la majorité des membres du conseil communal d'Asilah viennent d'annoncer leur soutien à la liste des candidats représentant le PAM dans cette circonscription. Soulignons que M. Benchammach a présidé, la même journée, un meeting électoral organisé par le PAM à la grande salle couverte Badr de Tanger. Il s'est dit confiant quant à la victoire de son parti, et il a encouragé les Tangérois à voter pour les trois candidats pamistes, présidés par Adil Dfouf. Outre le PAM et le PJD, l'Union constitutionnelle (UC) est considérée comme un des favoris du prochain scrutin, en présentant comme tête d'affiche Mohamed Zemmouri, ancienne figure politique locale. Ce dernier, soutenu par des militants locaux du RNI, voit ses chances augmenter pour remporter un des trois sièges invalidés par le Conseil constitutionnel dans la circonscription Tanger-Asilah. Tandis que les quatre autres partis en lice, dont l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le parti de l'Istiqlal (PI), ne semblent pas encore être partie prenante dans cette campagne électorale.