A l'issue d'une rencontre lundi à Ramallah avec Javier Solana, Yasser Arafat s'est déclaré pour la reprise des rencontres sécuritaires avec Israël. Sur fond de nouvelles violences dans les territoires. Le président palestinien a précisé que sa décision faisait suite à la « demande de nos amis l'Union européenne et Javier Solana » le Haut représentant européen pour la politique étrangère. La dernière réunion sécuritaire remonte à jeudi. Suite de la décision du gouvernement israélien de prolonger le siège imposé à M. Arafat à Ramallah depuis le 3 décembre, l'Autorité palestinienne avait suspendu dimanche les réunions sécuritaires avec Israël. Les chars israéliens ont néanmoins quitté les abords de son quartier général. Avant le départ pour Paris de Shimon Peres, le ministre israélien des Affaires étrangères, celui-ci s'est entretenu avec Javier Solana, qui par la suite, a critiqué la décision israélienne de maintenir Yasser Arafat bloqué à Ramallah et estimé que ce dernier devrait avoir «une liberté de mouvement ». Mais Washington a refusé de s'associer à l'appel de l'UE pour qu'Israël lève le siège imposé au président palestinien. Le département d'Etat a laissé entendre que Washington comprenait la position d'Israël qui lie les progrès en ce sens aux efforts de M. Arafat pour faire cesser la violence. M. Arafat a lui-même dénoncé, sur une chaîne de télévision danoise, les restrictions qui lui sont imposées par Israël estimant qu'elles violaient « les lois internationales et tous les accords». Lundi, en fin de journée, un Palestinien a ouvert le feu sur des Israéliens à Al Qods-Est, blessant trois policiers et trois civils, avant d'être abattu. L'opération a été revendiquée par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah d'Arafat. Auparavant, ce groupe avait revendiqué une attaque près de Beit Lahm, en Cisjordanie, au cours de laquelle deux colons juifs avaient été tués et deux femmes colons blessées. Comme à l'accoutumée, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a imputé la responsabilité de ces attaques au président palestinien. Les Brigades affirment, dans un communiqué, que « l'ennemi israélien ouvre le feu et assassine aux barrages, surtout lors du transport des malades et des femmes enceintes ». Un Palestinien de 22 ans avait été tué dans la matinée, et son père et son épouse enceinte blessés par des tirs de soldats israéliens à un barrage alors qu'ils se dirigeaient vers l'hôpital de Naplouse, en Cisjordanie. Non loin de là, près de Tulkarem, une Palestinienne a été tuée par des soldats à un barrage au moment où, selon la radio publique israélienne, elle tentait de les agresser avec un poignard. Sur le plan diplomatique, le président israélien a invité publiquement le prince Abdallah d'Arabie Saoudite à venir à Al-Qods pour y présenter son initiative de paix au gouvernement et s'est lui-même déclaré prêt à aller le rencontrer à Ryad. De telles visites constitueraient une grande première, l'Arabie saoudite n'ayant jamais reconnu Israël. Dans une interview parue le 17 février, le prince Abdallah avait affirmé qu'il comptait prononcer au sommet arabe de Beyrouth fin mars un discours proposant une «pleine normalisation» avec Israël en échange d'un «retrait total de tous les territoires occupés, en accord avec les résolutions de l'ONU, y compris d'Al-Qods». Il ajoutait avoir ensuite renoncé à son projet « quand Sharon a porté les actes de violence et d'oppression (dans les territoires palestiniens) à un niveau sans précédent ».