Fernando Alonso a fait une entrée fracassante dans l'Olympe de la Formule1, à l'issue de sa victoire au Grand Prix de Hongrie. Le monde des monoplaces n'en revient pas. L'on ne s'est jamais attendu à ce qui a résulté du Hungaroring. Le tracé hongrois a assurément amélioré le spectacle du Grand Prix de Hongrie, qui donnait lieu, dans une tradition vieille de 17 années, à une procession quelque peu flasque. À quelques exceptions toutefois, la victoire de Mansell en 1989 et le rebondissement Hill/Villeneuve en 1997 constituent les seuls exploits dont pourrait se vanter la F1 à Budapest. L'année 2003 réservait bien des surprises sur ce circuit, rompant avec les courses interminables sans dépassement, où l'on frisait la somnolence. En effet, la course de dimanche dernier avait de quoi couper le souffle. Le pilote espagnol aura réussi à inscrire plusieurs performances dans les annales de la Formule1, en une seule course seulement. Âgé 22 ans, Fernando Alonso a réussi l'exploit de devenir le plus jeune vainqueur de l'Histoire de la Formule 1. Le record de précocité appartenait au Néo-Zélandais Bruce McLaren, qui s'était imposé à Sebring en 1959. De surcroît, Alonso a signé par là-même la première victoire d'un Espagnol en Formule1. Mais la liste des prouesses ne risque pas de s'épuiser là. En effet, l'Espagnol aura également permis à la Marseillaise de résonner, mettant ainsi fin à 10 années d'un lourd silence. L'Italien Jarno Trulli a, pour sa part, ajouté deux points supplémentaires dans l'escarcelle de Renault en terminant septième, à plus d'un tour de son équipier. Au passage, le tout jeune champion a littéralement écrasé les mastodontes en la matière. La victoire de Fernando Alonso n'a pas manqué de chambouler, à tous les niveaux ; un classement qui semblait jusque-là stable, contribuant activement au resserrage de l'étau sur Michael Schumacher et l'écurie Ferrari. Huitième à l'issue de la course, Shumi ne possède plus qu'un point d'avance, à la tête du Championnat pilotes, sur le Colombien Juan Pablo Montoya, troisième du Grand Prix au volant de la Williams-BMW. Après un tête-à-queue au départ, Ralf Schumacher a réussi à renverser la vapeur et se hisser en quatrième position, glanant des points supplémentaires pour l'écurie Williams-BMW. En plus du fiasco signé Schumacher, la Scuderia a également enregistré l'abandon de Rubens Barrichello au 21e tour. Ainsi, Williams-BMW relègue Ferrari à la seconde place du Championnat constructeurs. Kimi Raïkkonen, deuxième sur le Hungaroring au volant de McLaren Mercedes, est désormais à deux longueurs de l'Allemand quintuple champion du monde, alors que le Championnat n'a plus que trois courses en perspective. En définitive, la journée de McLaren a plutôt été bonne, puisque l'Ecossais David Coulthard a réussi à décrocher la cinquième place devant l'Australien Mark Webber sur Jaguar. « Je suis encore sur un nuage. Pole position, victoire, attention médiatique : c'est presque trop pour un seul homme ! Le Roi d'Espagne m'a même passé un petit coup de fil en fin de journée afin de me féliciter. Je ne pouvais pas y croire… C'est le plus beau jour de ma vie », avait souligné Fernando Alonso, encore sous l'émotion de sa victoire historique.