Nous sommes le matin du mardi 3 juillet. Les habitants de la rue n°38, Hay El Ouifak, quartier El Oulfa, à Casablanca, sont encore sous le choc. Personne n'a pu croire que leur voisin, Bouchaïb, avait tué sa femme et l'a enterrée chez lui. «Il avait toujours des problèmes avec sa femme, mais nous n'avions jamais pensé qu'il irait jusqu'à la tuer», confie une voisine. Il l'injuriait, la violentait et la maltraitait. «Nous sommes intervenus à maintes reprises pour l'empêcher de la malmener», ajoute la voisine. Courtier de grands taxis desservant la ligne El Oulfa-Centre ville, Maârif et Derb Soltane, Bouchaïb, le quadragénaire, n'a manifesté aucune surprise quand les limiers du 15ème arrondissement de la police de Hay Hassani lui ont demandé, ce matin du lundi 2 juillet, si sa femme a disparu ou non. Il leur a répondu qu'elle se trouvait à la maison en train de préparer le petit-déjeuner à leurs trois enfants, un garçon de 14 ans et deux filles de 10 et 6 ans. «Il parlait calmement aux policiers lorsqu'ils se sont présentés pour l'arrêter», nous explique un autre courtier ami de Bouchaïb. C'était juste quelques centaines de mètres que les limiers avaient parcourus pour arriver au domicile de Bouchaïb qui occupe le rez-de-chaussée d'un immeuble. En entrant, il n'y avait pas trace de sa femme. Et ses trois enfants plongeaient encore dans un profond sommeil. «Où est votre mère?». C'est la question que l'un des policiers a posée à l'aîné, apprend-on d'une source policière. «Tout de suite le gosse a répondu qu'ils ne l'ont pas vue depuis samedi dernier», ajoute la même source policière. Bref, Bouchaïb a menti. Pourquoi ? Eh bien, la vérité dépasse l'imagination. «Il a avoué l'avoir étouffée mortellement avant de l'enterrer», a conclu la même source. Aussitôt, les limiers appellent les sapeurs-pompiers. Ce sont eux qui se sont chargés de creuser dans la chambre que Bouchaïb leur a indiquée. Une demi-heure plus tard, c'est le cadavre de la pauvre mère des trois enfants qui est apparu dans la fosse, les mains et les pieds liés. «Il a affirmé avoir préparé son crime. Il a loué de chez un droguiste, les matériaux qu'il a utilisés pour creuser la fosse. Il a envoyé ses deux filles chez leur tante paternelle, tandis que son enfant aîné est parti à la plage», précise la source policière. Ensuite Bouchaïb est passé à l'acte. Le mobile ? «Il a expliqué qu'elle le trompait avec un jeune voisin», apprend-on de la même source policière. Une accusation que le jeune voisin a rejetée catégoriquement devant les enquêteurs du 15ème arrondissement de Hay Hassani.