Dakar somme le duo Vivendi-ONE d'honorer leurs engagements vis-à-vis de la société SELEC sous peine de rupture de l'appel d'offres. L'Office national d'électricité (ONE) est pour le moins ahuri par les dernières déclarations du Sénégal reprises dans les colonnes de quelques journaux sénégalais. Membre du consortium désigné comme partenaire stratégique provisoire dans l'affaire de reprise d'une partie de la société d'électricité sénégalaise Sénélec, il se doit de débourser aux côtés de son chef de file, le groupe Vivendi Environnement en l'occurrence, la somme de 84 millions de dollars équivalent au rachat de 51 % de la Sénélec avant mardi, c'est-à- dire aujourd'hui même. « Sous peine d'attribuer le marché à l'américain AES, candidat éprouvé dans l'appel d'offres », renchérissent officieusement des opérateurs de la place. Le consortium, faut-il signaler, avait une semaine auparavant demandé un échelonnement de la date pour pouvoir lever les fonds nécessaires. Rappelons un peu les circonstances dans lesquelles les négociations ont-elles démarré. Le 13 décembre dernier, un contrat préliminaire sur la privatisation de la société sénégalaise fut conclu avec le consortium composé de Vivendi Environnement et du monopole marocain de l'électricité, l'ONE. Il avait remporté l'appel d'offres international lancé par le Sénégal, contre le groupe US AES Corp et le suisse ABB. Le groupe EDF s'est retiré de la course avant que la commission de suivi chargée du désengagement de l'Etat de la gestion de la Sénélec ne tranche sur le dossier. Aujourd'hui, le Sénégal emploie un nouveau langage. Chose qui n'est pas pour plaire à ses partenaires. « Il n'y a pas lieu de la part du Sénégal de parler d'ultimatum dans la mesure où les négociations sont en cours entre le consortium et la Sénélec. Nous sommes toujours à la recherche d'un compromis sur des questions bien précises d'autant plus qu'il y a plusieurs contrats à traiter (exploitation, construction, jouissance…) », assure une source à l'ONE. Et d'ajouter, « le Président sénégalais s'occupe personnellement du dossier. Il s'agit d'une coopération bilatérale entre les deux pays, ce qui lui confère une dimension stratégique ». Pour le moment, l'Office ne veut pas s'exprimer officiellement sur la question. « Nous attendons d'abord qu'il y ait une réponse de l'autre partie au sujet de la reprise d'une partie de la Sénélec. Si elle ne tient plus à nous en tant que partenaire, c'est une autre paire de manche », selon un responsable à l'ONE. La version de Vivendi Environnement n'est pas encore communiquée. Contacté lundi matin, son M. Dietsch était en réunion. Il n'a pas pu nous livrer son point de vue sur la question.