Le gouvernement sénégalais a annoncé l'interruption du processus de privatisation de la Senelec. Misant sur les américains, les autorités ont désenchanté. Le gouvernement sénégalais a décidé, vendredi dernier, d'arrêter le processus de privatisation de la société nationale d'électricité (Senelec), l'appel d'offres lancé le 9 juillet 2001 pour sélectionner un partenaire stratégique s'étant révélé «infructueux». Après la suspension des discussions avec Vivendi-ONE (Office National Marocain d'Electricité), les deux entreprises qui étaient arrivées en tête au dépouillement de la soumission, le gouvernement sénégalais a entamé des négociations avec le groupe américain «AES», sans succès, rappelle-t-on. Selon le ministre sénégalais de l'énergie, des mines et de l'hydraulique, Macky Sall, les candidats présélectionnés, «pour des raisons qui leur sont propres et des facteurs liés au contexte international, à la faillite du courtier américain en énergie Enron, à l'exacerbation de la crise dans certains pays émergents, ne semblent pas disposer des moyens pour honorer leurs engagements, notamment financiers». Il a toutefois précisé que l'Etat sénégalais a «défini des perspectives pour le secteur électrique » en annonçant, notamment, la distribution à partir de ce mois du courant électrique à partir du barrage hydroélectrique de Manantali (Mali) qui «viendra en appoint à la production nationale d'électricité pour au moins 66 mégawatts». Les «actions de restauration en cours de certains groupes de la Senelec» s'y ajoutent, a-t-il indiqué. «Le passage de la période de pointe de l'année 2002 devrait s'opérer sans écueil et il en sera de même en 2003», a-t-il souligné précisant qu'actuellement «deux groupes d'une puissance totale de 60 mégawatts au cap des biches (banlieue de Dakar) sont en cours de construction» pour résorber le déficit de production d'électricité. En accord avec les partenaires au développement du Sénégal, a poursuivi M. Sall, il est projeté la mise place d'une centrale de 60 mégawatts ayant une double vocation, «garantir une qualité de service dès l'année 2004 et contribuer à une réduction significative des dépenses de combustibles de la Senelec».