L'organe de régulation des privatisations mauritanien a jugé insatisfaisante l'offre de l'ONE pour la reprise de 51 % de la Société mauritanienne d'électricité (Somelec). Un deuxième appel d'offres international sera lancé pour accueillir de nouveaux candidats. Incontestablement, l'ouverture de l'ONE sur l'extérieur n'est pas près de s'arrêter. L'Afrique de l'Ouest constitue pour lui une occasion d'investissement à saisir du fait notamment des similitudes patentes entre le modèle marocain et ceux de l'Afrique. Seulement, les choses ne cheminent pas toujours comme l'office l'espère. Le vent de tension qui a soufflé sur les négociations entre le consortium ONE-Vivendi et le gouvernement sénégalais pour la reprise de 51 % de la Sénélec (société sénégalaise d'électricité) ne constitue pas l'unique entrave à l'ONE quant à un développement rapide sur cette région du continent. La dernière en liste se rapporte à la décision du gouvernement mauritanien, rendue publique il y a quelques jours. Elle concerne le lancement d'un nouvel appel d'offres international pour la privatisation de la société mauritanienne d'électricité (Somelec), née de la scission de la Sonelec en deux entités s'occupant l'une de l'électricité et l'autre de l'eau (SNDE). Le premier appel du genre n'étant pas valable eu égard aux règles de la concurrence en application en Mauritanie. Et pour cause, l'ONE demeure l'unique souscripteur, à la suite du retrait énigmatique de ses concurrents, notamment le groupe indien Tata, l'espagnol Union Fenosa, le français Vivendi, et l'américain AES. La décision dont il est question a été, faut-il le souligner, prononcée ultérieurement à l'ouverture du pli contenant l'offre de l'unique prétendant. L'explication la plus plausible penche vers la modestie de l'offre proposée par l'ONE, soit 12 millions de dollars. Un avis que partage explicitement la Banque mondiale qui estime la valeur de vente de l'entreprise à environ 46 millions de dollars. Le gap est énorme et ne laisse de choix à l'organe de régulation des privatisations mauritanienne que de procéder au lancement d'un deuxième appel d'offres. Rappelons qu'au mois de novembre 2001, la Commission Spéciale présidée par le Ministère des Finances de la Mauritanie, en charge de la privatisation de la Somelec avait déclaré l'ONE pré-qualifié pour participer à l'appel d'offres et l'a félicité pour la «qualité et la pertinence» des documents qu'il a soumis. Six mois après, cette même instance, décide d'élargir le spectre de ses prétendants pour donner plus de pertinence à l'opération. En dépit de la tournure peu satisfaisante qu'a pris le processus de privatisation, de grands espoirs restent portés sur l'aboutissement de cette affaire. «Le vaste programme de réforme des secteurs de l'Eau de l'Assainissement et de l'Energie engagé par le gouvernement connaîtra son point d'orgue avec le parachèvement de la privatisation de la Somelec», rapport un journal mauritanien. Une conviction qui se passe de tout commentaire.