Dans un communiqué rendu public le 12 février, IAM répond aux propos tenus par Méditélécom sur la question de la tarification de l'interconnexion. Extraits. Tout a commencé le 14 janvier 2002, date à laquelle le comité de gestion de l'ANRT rendit son verdict au sujet du mode de tarification de l'interconnexion. La décision n'a pas été sans susciter la réaction du deuxième opérateur de la téléphonie mobile qui, sans trop tarder, sort un communiqué où il juge que la décision prise par l'autorité de réglementation le pénalise. «Elle réduit considérablement le montant qu'IAM doit partager avec Méditélécom en contrepartie de l'utilisation de son réseau de télécommunication», stipule le communiqué. Et de dénoncer la «protection exceptionnelle dont bénéficie Maroc Télécom, en matière de fixe. Laquelle favorise des financements croisés du fixe vers le mobile et fait obstacle à l'exercice d'une concurrence loyale». Niet, réplique Maroc télécom. Il a fallu par ailleurs attendre presque un mois pour prendre part de sa position. Dans un communiqué daté du 12 février, l'opérateur historique, tout en regrettant d'avoir été contraint de s'impliquer dans une polémique publique, estime que son concurrent sur le segment de la téléphonie mobile « tente de créer un amalgame en commentant la décision de l'ANRT ». Et d'ajouter, « celle-ci concerne la méthode de facturation du trafic d'interconnexion et non les tarifs d'interconnexion qui restent identiques à ceux, définis le 22 mars 2000 par l'ANRT». Ce n'est pas tout. Car Maroc télécom s'estime être lésé dans l'histoire. Il fait référence au mode de facturation de l'interconnexion prônée par Méditélécom. Il consiste en une facturation à la minute contrairement à Maroc télécom qui préconise une facturation à la seconde, jugée à son avis plus souple pour la fixation des tarifs grand public. Une telle situation d'hétérogénéité «aurait abouti à une sur-rémunération du trafic d'interconnexion dans la mesure où la grande majorité des appels a une durée inférieure à une minute ou à un multiple entier de la minute», selon le communiqué. Et d'ajouter, «elle aurait contraint IAM à répercuter les surcoûts correspondants sur ses clients». Sur le fond, c'est-à-dire au sujet de la question des coûts d'interconnexion proprement dite, Maroc Télécom assure que son fixe «contribue pour une part substantielle aux revenus de Méditélécom». Son argumentaire se base essentiellement sur la courbe d'évolution du nombre des abonnés du fixe et du mobile et donc sur les coûts de réseaux mobiles (en diminution) et ceux du fixe (en augmentation). «les coûts unitaires baissent lorsque le nombre d'utilisateurs croît» et vice versa», explique-t-on. Et de conclure, «le revenu conservé par l'opérateur mobile dans le cas d'appels du mobile vers le fixe est très supérieur à la rétention d'IAM pour un appel du fixe vers le mobile». Qu'arrive-t-il dans le cas d'un appel d'un mobile prépayé de Méditélecom vers un fixe d'IAM, Cas jugé le plus défavorable pour l'opérateur mobile. «Méditélécom conserve 88% du revenu de l'appel après s'être acquitté de l'interconnexion auprès de l'opérateur historique», juge Maroc Teleocm. Dans un autre cas de figure, soit quand l'appel se fait d'un mobile postpayé Méditélécom vers un fixe Maroc télécom, «le deuxième opérateur garde en moyenne les deux tiers du revenu», selon les propres calculs d'IAM. Tout pour dire qu'au bout du compte, Méditélécom est doublement avantagé. Le constat est dressé in fine par l'opérateur national. Et de poursuivre que «Méditélécom profite à la fois des tarifs d'interconnexion relativement faibles du fixe et du niveau peu élevé des tarifs publics pour les appels du fixe vers le mobile». Le résultat pour IAM se matérialise par « un déséquilibre dans les versements dus au titre de l'interconnexion au profit de son concurrent sur le mobile». Chiffres à l'appui, Maroc télécom estime le montant qu'il doit reverser à Méditélécom au titre de l'année 2001 à quelque 575 millions de DH. Celui, dû par l'opérateur mobile est de l'ordre de 200 millions de DH. Face à la réplique d'IAM, la réaction de Méditélecom tardera-t-elle à voir le jour ?