Joe Wilson défend un projet de loi pour classer le Polisario comme organisation terroriste au Congrès US    Hack de la CNSS: Ce que dit la loi sur l'usage des données personnes fuitées    Audiovisuel : La HACA et le CSA de Wallonie-Bruxelles renforcent leur coopération    Politiques sociales : Le Maroc plaide à Kampala pour une implication de l'Afrique    L'armée algérienne finalement absente de l'African Lion 2025    CAN U17 : La Côte d'Ivoire rejoint le Maroc en demi-finale    Republicanos en EE.UU.: Impulso al apoyo a Marruecos en el Sahara Occidental    Témara: 2 años de prisión para la mujer que abofeteó a un caïd    Le Chœur philarmonique du Maroc rend hommage aux King's Singers    Le caftan marocain déposé à l'UNESCO    Crash d'un avion près de l'Aéroport de Fès : 4 blessés et des dégâts matériels importants    Les Etats-Unis tranchent : L'initiative marocaine d'autonomie est la solution réaliste et définitive    Le ministère des Affaires étrangères français confirme : La souveraineté du Maroc sur le Sahara est incontestable    Algérie: Le meurtre de deux Sahraouis soulève un vent de révolte contre le polisario    Bourse de Casablanca : la sérénité est de retour pour 90 jours !    Climat des affaires : Le Maroc franchit un nouveau cap    La Fairmont Morocco Golf Cup fait à Taghazout pour sa 5ème édition    Carburants : La Fédération des consommateurs dénonce l'absence de baisse des prix    Un sénateur américain envisage de présenter un projet de loi classant le « Polisario » comme organisation terroriste    Bourse de Casablanca : clôture en territoire négatif    Tarifs douaniers américains : La guerre commerciale pourrait réduire de 0,7 % la croissance mondiale    Fortes pluies parfois orageuses, rafales de vent localement fortes avec chasse-poussières, de vendredi à dimanche, dans plusieurs provinces du Royaume (Bulletin d'alerte)    Liaison fixe du Détroit de Gibraltar: Le Maroc et l'Espagne renforcent leur partenariat en matière de numérisation et d'ingénierie    Casablanca: interpellation d'un ressortissant français d'origine algérienne faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international    Le président Macron visite le pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du livre de Paris    Mehdi Bensaid inaugure le Pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du Livre de Paris 2025    Safi, écrin du septième art : Des Journées de cinématographiques entre éclats, débats et perspectives    L'Amérique du Sud soumet une candidature officielle pour un Mondial 2030 à 64 équipes    Baleària: La liaison Tarifa-Tanger ville opérationnelle dès la deuxième semaine de mai    Italy's PharmaNutra signs distribution deal in Morocco, expanding to 88 countries    Maroc - France : La Marine royale Marocaine devient responsable de la production des cartes marines    Italie : L'hommage du photographe Nicola Fioravanti au Maroc    Maroc Telecom et Zoho s'allient pour accélérer la transformation digitale des entreprises au Maroc    La Chine répond à l'escalade commerciale de Washington par un Livre blanc : un appel au dialogue et au multilatéralisme plutôt qu'à l'affrontement    Talbi Alami appelle à une mobilisation active pour un Maroc fort et unifié    Yasmina Alaoui devient la première femme à présider le Conseil régional des notaires de Rabat    L'Humeur : Milieu du spectacle, lieu de violences sexistes    Guerre commerciale sino-américaine: Beijing porte ses droits de douane à 125%    CAN U17 / CAF : « Ziyad Baha, sous haute surveillance paternelle »    Basket African League : Le Fath s'incline face aux Rivers    CAN U17 : Sénégal ou Côte d'Ivoire, lequel affrontera le Maroc en demi-finale ?    CAN U17 : Le Maroc bat l'Afrique du Sud et va en demi-finale    Un inspecteur de police contraint de faire usage de son arme de service à Kénitra face à un forcené    Festival du Livre de Paris : Le choix du Maroc comme invité d'honneur s'inscrit dans la dynamique du partenariat bilatéral d'exception    Le Bénin crée le « Cotonou Comedy Festival »    Droits de douane : Pékin porte à 125% ses surtaxes sur les produits US et saisit l'OMC    Premier League : Mohamed Salah prolonge avec Liverpool au-delà de 2025    Festival du livre de Paris. La Kabylie expose en force    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'univers plastique de Rabiâa Echahed
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 02 - 2002

Rabiâa Echahed expose ses peintures à la galerie Al Nadira à Rabat. Ses toiles se caractérisent par des lignes onduleuses et une absence de l'homme.
Rabiâa Echahed est née à Settat. Elle est issue d'une famille hostile aux images. Son père les rejetait avec virulence. «Il n'y avait pas la moindre reproduction dans notre maison» se souvient l'intéressée. C'est dire la gravité de l'interdit que Rabiâa Echahed a eu à surmonter pour devenir peintre.
D'aussi loin qu'elle se souvient, Rabiâa Echahed dit avoir toujours éprouvé le besoin vivace de figurer ce qui l'entoure. «C'est une vocation» précise-t-elle. Enfant, Rabiâa Echahed a dessiné les marelles les mieux ornées de la ville. Elle les embellissait par des arabesques. Le besoin de créer des formes est devenu ensuite impératif. Comme elle habitait à proximité d'un souk, Rabiâa Echahed cherchait les cartons qui servent à maintenir droites les chemises pour hommes, et dessinait dessus à l'aide d'un charbon de bois qui faisait office de fusain. De fil en aiguille, l'attrait de Rabiâa Echahed pour la figuration s'est développé jusqu'au jour où un professeur des arts plastiques, originaire de Settat également, remarqua ses dessins. Il n'eut de cesse alors que de persuader son père de la laisser entrer dans l'Ecole des arts appliqués de Marrakech. Cela a été bien difficile, comme on l'imagine. Mais à force d'opiniâtreté, il a fini par arracher un consentement au père de la peintre.
Voilà pour ce qui est de la petite histoire biographique de Rabiâa Echahed, en ce qui concerne ses œuvres, on dénombre deux périodes distinctes dans le faire de l'artiste. La première se caractérise par une figuration hyperréaliste. L'artiste y a peint plusieurs portraits parfaitement lisses. Et peu satisfaite de ces tableaux qui montraient la bonne maîtrise technique qu'elle avait de la peinture à l'huile, mais ne faisaient pas toujours ressortir son tempérament, la peintre s'en détourna vite. Commence alors une saison de doute pour la peintre : elle avait beau essayer de se libérer de l'hyperréalisme, la figuration mimétique persistait. Durant cette période de crise, Rabiâa Echahed a détruit bon nombre de ses tableaux. Dans ceux qui ont échappé à sa colère, on ne voit que des visages laids, comme si le véritable ressort de la représentation réaliste était la hideur.
Après cette période de doute, Rabiâa Echahed a peint exclusivement des femmes et des chevaux. Des fois, les deux sont même imbriqués l'un dans l'autre. Ainsi ce tableau de 1998 où une femme évanescente, rendue par larges touches sinueuses, esquisse un mouvement avec son pied gauche où l'on reconnaît clairement la cuisse et le sabot d'un cheval. Créature hybride qui conjugue les deux préoccupations majeures de la peintre.
Il existe une absence terrifiante de l'homme dans l'univers plastique de Rabiâa Echahed. On ne le voit guère, et lorsqu'elle le représente, elle s'arrange pour le figurer de dos dans l'arrière-plan de la toile. Ainsi ce tableau où trois femmes à la mine grisâtre et éplorée sont adossées l'une contre l'autre ; au fond de la toile, on reconnaît les silhouettes de trois hommes qui s'éloignent. Belle opposition en vérité entre celles qui regardent le spectateur et ceux qui lui tournent le dos, même si cela ne rassure pas pour autant quant à l'exclusion de la figure de l'homme des toiles de Rabiâa Echahed.
Il y a lieu de chercher à quoi tient cette résistance à la figuration de l'homme dans la peinture de Rabiâa Echahed est une peinture de gestes et de couleurs. Tout est mouvement dans ses toiles. Mouvements onduleux, parce qu'ils évoquent le déferlement des vagues, et parce que leur luminosité, où les tons pastel prédominent, rappelle la transparence de l'eau. Rabiâa Echahed réussit cette gageure difficile : doter ses tableaux d'une force douce.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.