Les yeux écarquillés, il est conduit par deux policiers à l'intérieur de la salle d'audience n°5 de la Cour d'Appel de Casablanca comme s'il n'y avait jamais pénétré. Les yeux écarquillés, il est conduit par deux policiers à l'intérieur de la salle d'audience n°5 de la Cour d'Appel de Casablanca comme s'il n'y avait jamais pénétré. Alors qu'il y est passé à deux reprises. Une première fois, il y a cinq ans quand il a été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour complicité au vol qualifié et une deuxième fois quand il y a été jugé pour purger une peine d'emprisonnement ferme de deux ans pour vol qualifié. Avec sa chemise noire, son pantalon bleu jeans et ses babouches blanches, il est assis au banc des accusés tournant furtivement, de temps à autre, son regard vers l'assistance en quête d'un proche. Tout d'un coup, il lève sa main droite en signe de salue. Une femme, sexagénaire, à qui il s'adresse et qui apparemment est sa mère, fond en larmes et essaie de se cacher les yeux à l'aide d'un mouchoir. Vers 15h00 de ce jour de juin, le président de la Cour l'appelle à la barre et lui rappelle son identité: «N. S. Ben Mohamed, né en 1973 à Casablanca, célibataire, sans profession, demeurant au n° (…) quartier Moulay Rachid». N.S hoche sa tête en signe de confirmation. «Tu es accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, qu'en dis-tu ?», lui demande le président de la Cour entouré de ses deux assesseurs. N.S garde le silence pendant quelques secondes et balbutie en fin : «Je n'avais pas l'intention de le tuer, M. le président». Mais le président lui demande d'expliquer à la Cour le mobile et les raisons de son crime et comment il l'a commis. Certes, ce ne sont pas des amis, mais ils se connaissaient car ils qu'ils fréquentaient régulièrement le même café. C'est ce café qui sera d'ailleurs le théâtre du crime. «Il était sous l'effet de l'alcool quand il est passé juste à côté de moi. Il m'a fixé du regard avec une certaine haine et méchanceté. Je lui ai demandé pourquoi il me fixait ainsi et il m'a insulté», déclare N. S. Perdant tout contrôle, N.S lui a donné un coup de poing en plein visage. La victime s'est renversée par terre pour se relever et disparaître. Il revient quelques minutes plus tard, mais cette fois il est armé d'un couteau. Il menaçait N.S. de le tuer. Hors de lui, N.S a dégainé à son tour, un couteau qu'il dissimulait sous ses vêtements et le lui plante au niveau de la poitrine. Un seul cri a été lancé par la victime qui est tombée raide corps sans âme. N.S a été arrêté. Verdict : Dix ans de réclusion criminelle.