«Stress au travail.. Quel remède?» Tel était le thème d'une conférence débat organisée par l'ESCA dans le cadre de son cycle de conférences dédié au management. Cette conférence qui est venue élucider le rôle de la fonction RH dans la gestion du stress et de ses conséquences au bureau, était l'occasion de faire le tour de la question et marquer un arrêt sur ce phénomène qui peut s'avérer destructeur. Au bureau, le stress se généralise. Manager, cadre ou employé, chacun est soumis à la pression. Découvrir les solutions à appliquer, des techniques à utiliser et des bonnes pratiques à adopter pour lutter contre le stress au travail, ce n'est pas chose évidente. Il faut dire qu'on aura rarement autant parlé des risques psychosociaux que ces dernières années. Ce phénomène, qui concerne un grand nombre de salariés, n'épargne pas les personnes qui travaillent dans les bureaux, loin de là. Les sources de stress sont multiples, et difficiles à circonscrire. L'organisation des équipes, le rythme et la charge de travail ou encore le mode de management figurent au rang des principales sources de stress. «Alors que certains s'immolent parce qu'ils n'ont pas de travail, d'autres se donnent la mort parce qu'ils stressent au travail» C'est sur ces propos assez forts que Mme Ikram Bghiel, directrice des ressources humaines d'Atlanta, a commencé son intervention. Venue partager son expérience en matière de gestion d'équipes, Mme Bghiel estime que le stress demeure un grand facteur de risque pour les entreprises. Elle conclut cependant sur le fait que «Les responsables RH n'ont pas de solution magique pour lutter contre le stress au travail». En effet, même si le stress fait partie de la vie professionnelle de bon nombre de salariés, sans que cela ne les affecte outre mesure, il demeure un facteur de risque pour les entreprises. Burn out, dépressions et suicides sont bien évidemment les conséquences les plus extrêmes, mais le mal-être généré par un environnement stressant constitue, lui-aussi, un problème pour la vie professionnelle et la productivité de l'entreprise. Les employeurs commencent à le comprendre et les salariés se livrent plus facilement sur le sujet. Quant à Ghita Elkhayat, psychiatre et médecin de travail, elle trouve qu'on ne peut pas parler de remède pour le stress et que «ce ne sont pas seulement les salariés qui en souffrent, je reçois dans mon cabinet des individus hauts placés qui touchent le fond à cause de cela». Pour elle, il serait difficile de trouver «la bonne» définition du stress, chaque discipline propose la sienne. En psychologie, il est défini en fonction des capacités de l'individu à s'y adapter. L'approche médicale s'intéresse aux réactions de l'organisme aux situations de stress et l'approche organisationnelle s'attache à le définir en fonction des situations sources de stress. Il reste pourtant difficile de déterminer les facteurs de stress, les mécanismes mis en œuvre, ou les conséquences sur l'individu. Ou encore de séparer le stress d'origine personnelle et d'origine professionnelle.