ALM : Vous avez étalé ce matin (mardi) des chiffres sur la base d'une enquête menée récemment. Quels sont les motifs de cette étude? Azzedine Al Mountassir Billah : L'étude contient un volet consacré à la téléphonie et un autre dédié au haut débit. En ce qui concerne le haut débit, l'étude s'insère dans le cadre de la note d'orientation générale du secteur des télécommunications qui a été rendue publique en février 2010. Parmi les points inclus dans cette note c'est la réalisation d'un plan national pour généraliser l'accès à Internet. Ceci sur le plan formel, sur le plan pratique, l'accès à Internet devient une commodité de base donc il est important que le gouvernement mette en place l'ensemble des mécanismes permettant aux citoyens, aux entreprises et aux administrations d'avoir cet accès partout où ils se trouvent. Ces mécanismes s'étaleront sur une durée de dix années parce qu'on ne pourra imaginer dans les années à venir une administration ou un ménage qui n'a pas accès à Internet. Quelle est la hauteur des investissements qui seront mobilisés pour mettre en œuvre ce plan national? Aujourd'hui les décisions qui ont été prises portent sur le lancement d'appels d'offres pour l'introduction de technologies de quatrième génération. Pour introduire ces technologies dans les zones présentant un intérêt commercial pour lés opérateurs cela sera essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, de l'investissement privé. C'est-à-dire qu'on va fixer des cahiers des charges, puis les opérateurs vont réaliser des investissements privés pour couvrir une partie de la population. Viendra après la deuxième phase de l'étude où on va chercher des mécanismes pour intervenir publiquement et couvrir ces zones. Nous l'avons déjà fait pour l'introduction des technologies voix puisqu'on a couvert près de 10 mille villages à travers le projet « Pacte » en mettant 1,4 milliard DH d'investissement public sachant que les opérateurs ont investi une partie importante. A ce niveau-là, nous allons travailler pour déterminer les mécanismes et les montants qui seront échelonnés sur les dix années à venir. Pour le moment il est trop tôt de parler des coûts d'investissement, ce sont les études qui permettront de les fixer. Cependant, pour couvrir les zones qui ne présentent pas de rentabilité pour les opérateurs sinon dans les zones rentables ce sera de l'investissement privé. Pourquoi étaler ce plan national sur deux phases? Si vous regardez le cheminement par lequel on est passé pour la téléphonie mobile, d'abord il fallait couvrir les grandes villes ensuite on est allé couvrir les villes de taille moyenne et de taille petite, à la fin on est allé couvrir les zones les plus éloignées. Pour déployer les infrastructures nécessaires, cela nécessite des investissements, on pense que pour pouvoir couvrir la totalité de la population dix ans est un délai minimum. Le pays c'est 33 millions de personnes, pour le couvrir on ne peut pas le faire en moins de 10 ans. Où en êtes-vous pour la 4G ? On se fixe comme objectif de lancer les appels d'offres d'ici fin 2012, donner les licences en début 2013 pour espérer démarrer le service fin 2013 début 2014. En tout cas, la réussite de la 3G donne un avant-goût sur l'utilisation qui sera faite de la 4G, c'est de l'internet mobile avec un débit meilleur.