Le gouvernement est appelé ce mercredi à approuver des propositions allant dans le sens de l'amélioration des salaires des magistrats. Un pas positif, mais incomplet. Selon un communiqué de la Primature, le Conseil de gouvernement est appelé à se réunir ce mercredi sous la présidence du Premier ministre, Driss Jettou. Plusieurs points figurent à l'ordre du jour de ce conseil dont deux projets de décret. Le premier modifie et complète le décret fixant le classement et l'échelonnement indiciaire des grades de la magistrature et la rémunération des attachés de justice et le second modifie et complète, à son tour le décret fixant les indemnités et les avantages accordés aux magistrats des 1er, 2-ème et 3-ème grades. Les discussions des membres du gouvernement s'inscrivent dans une optique à la fois de moralisation de la justice, notamment à travers l'application rigoureuse des dispositions de la loi et la lutte contre la corruption, d'une part, et l'amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats. Lors d'une émission télévisée, le ministre de la Justice a fait de la volonté de son cabinet de défendre les intérêts des magistrats, notamment par l'augmentation de leurs salaires. Mais, sans triomphalisme, il avait reconnu les limites de ces mesures en raison des contraintes de la conjoncture financière du pays. La révision des salaires des magistrats a été déjà annoncée auparavant. Ces derniers sont appelés, dans certains cas, à dépasser même les indemnités des députés ; alors que pour les nouveaux lauréats de l'Institut chargé de la formation des magistrats, les salaires seront de l'ordre de 7000 dirhams. Cependant, pour l'ensemble du personnel du ministère, il est question d'une véritable révision des salaires et des conditions de travail. Car, en dépit de la bonne volonté des responsables, il n'en demeure pas moins important de souligner qu'il s'agit bel et bien d'un des secteurs où il y a le plus de problèmes et qui est constamment désigné du doigt par les instances internationales et les investisseurs nationaux et étrangers. Or, jusqu'à présent, l'on sait que le ministère souffre d'un déficit flagrant en termes de ressources humaines. Des sources fiables parlent à ce sujet d'une demande de mutation de 500 personnes à ce secteur et qui travaillent actuellement dans des domaines qui connaissent une sorte d'inflation du personnel. Autre problème non moins important, qui revient sans cesse dans les doléances des employés du ministère, a trait à la précarité des conditions de travail et les difficultés qui se dressent devant leur syndication, en raison de l'existence de travailleurs qui sont dans l'obligation de porter des armes dans l'exercice de leur fonction. Chose qui par force de loi les empêche d'appartenir à un syndicat. Or, face à ce handicap majeur, force est de constater qu'environ 70 % du personnel de la Justice bénéficie d'un salaire qui ne dépasse pas les 2000 dirhams. Une situation qui les expose constamment à l'attraction de l'argent et encourage le phénomène de la corruption, sachant que devant la pauvreté, il est des fois difficile de préserver son immunité et son intégrité morale. D'où la nécessité d'une révision générale des salaires de l'ensemble du personnel de la Justice.