La finalité dernière de la nouvelle démocratie est de faire de l'administré-sujet un citoyen à part entière conscient de ses droits et de ses devoirs. L'Association Ribat Al Fath a organisé jeudi à Rabat, en collaboration avec la fondation allemande Konrad Adenauer, une rencontre sur «La démocratie participative au Maroc». Un sujet dont les organisateurs ont dit qu'il est dicté par les circonstances politiques qui sévissent dans quasiment tous les pays et non pas seulement les pays arabes. La démocratie représentative montrant de plus en plus ses limites, celle dite participative en est un palliatif car elle «permet aux populations, notamment celles défavorisées et aux besoins spécifiques, de faire entendre leur voix et de contribuer à la prise de décision», sont convenus les premiers intervenants à la réunion. En fait, ont-ils ajouté, la finalité dernière de la nouvelle démocratie est de faire de l'administré-sujet un citoyen à part entière conscient de ses droits et de ses devoirs. Ce faisant, on améliore l'efficacité des politiques publiques tout en promouvant les droits de l'Homme et en valorisant l'identité culturelle vers un objectif de pluralité. Face à ces enjeux, les intervenants ont rappelé le processus de réformes politiques visant à assurer une implication effective de la population, société civile et simple citoyen, dans toute stratégie de développement humain durable. Pour le Président de Ribat Al Fath en particulier, le fondement de l'efficacité sociale et économique de la nouvelle démocratie procède ce que les politiques publiques qui engagent l'avenir «sont élaborées et mises en œuvre selon une démarche participative permettant à la population d'être impliquée dans leur conception, leur exécution, leur suivi et leur évaluation». Abdelkrim Bennani a cité à ce sujet les cas de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la conduite de la réforme constitutionnelle et le projet de régionalisation avancée en les qualifiant de «preuve éloquente de la volonté politique d'opter, d'une manière irréversible, pour le choix de la démocratie participative». Des avis similaires ont été formulés par Mohamed Larbi Benothmane, éminent universitaire, qui a laissé entendre que pour les Marocains, la démocratie participative tient autant de la nécessité des temps modernes que d'un passé culturel ou la Choura était un idéal de gouvernement et de gestion des affaires publiques. Si la caractéristique du 21ème siècle est la démocratie participative, alors pour nous il a commencé voilà 14 siècles, a-t-il dit. Il a alors appelé à un choix d'autant plus nécessaire que s'inscrivant dans l'évolution actuelle des sociétés, il profite autant aux mandatés qu'aux mandants. Car, a-t-il ajouté, cette forme de démocratie fait appel aux avis de tous et donc aux compétences du plus grand nombre, renforce la légitimité des gouvernants, promeut de nouvelles générations de gestionnaires et améliore le bien-être des gens. Mais, a-t-il fait remarquer, pour que ce régime donne des résultats, il doit être annoncé par non seulement l'implication de tous dans la prise de décision, mais encore dans sa mise en œuvre, le contrôle de son exécution et le partage de ses avantages au moyen de la distribution des droits et des richesses la plus large. Il a conclu que le développement des Technologies d'information et de communication est de nature à impulser la marche vers cette forme de démocratie. La rencontre a également comporté des interventions de Mahjoub Al Haiba sur «Les éléments de réflexion sur la démocratie participative», d'Ahmed Ghazali sur «La Constitution et la démocratie participative» …