Tous les jours 24 bébés sont abandonnés au Maroc. Ces enfants sont jetés dans la rue, dans des poubelles ou au milieu des décharges publiques. Tel le cas d'un bébé de sexe féminin qui a été retrouvé, il y a quelques jours, dans un champs de ruine près de Témara. Tous les jours 24 bébés sont abandonnés au Maroc. Ces enfants sont jetés dans la rue, dans des poubelles ou au milieu des décharges publiques. Tel le cas d'un bébé de sexe féminin qui a été retrouvé, il y a quelques jours, dans un champs de ruine près de Témara. «La mère a accouché et a jeté l'enfant tout nue sans même avoir coupé le cordon ombilical. Le bébé a fait une hémorragie. Il est resté plusieurs heures dans un champs de ruine avant d'être ramené par la Protection civile à la maternité les Orangers», raconte Pr Chafik Chraibi, chef de service gynéco-obstétrique à la maternité des Orangers de Rabat. Et d'ajouter «Le bébé nous a été apporté le lundi 30 avril dans un état de choc. Nous avons alors contacté l'hôpital des enfants d'Avicenne qui n'ont pas voulu prendre en charge le nourrisson. Il était en hypothermie avec une température de 34 degrés. Son corps était couvert de lésions, présentant plusieurs traces sur ses différentes parties. Le nourrisson aurait été griffé par des rats ou des chats. Quant à l'hémorragie, celle-ci s'est arrêtée toute seule. Un véritable miracle». Médecins, infirmiers et sages-femmes de la maternité se sont mobilisés pour réanimer le bébé et lui apporter tous les soins nécessaires. Des analyses ont également été effectuées pour savoir si l'enfant est atteint de sida ou de rage. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Après des soins intensifs, l'état de santé du nourrisson s'est nettement amélioré. «Au bout de deux jours à la maternité, le bébé s'est complètement transformé. Il a été par la suite transporté au centre «la Goutte de lait» dont les responsables ont, dès le départ, manifesté leur accord pour le prendre en charge. Le lendemain, l'enfant a été adopté par une famille aisée. Actuellement, le bébé est en parfaite santé» affirme Pr Chraibi. Si ce bébé a pu être sauvé, ce n'est pas le cas de nombreux nouveaux-nés qui meurent suite aux abandons. L'avortement dans un cadre médicalisé permettrait d'éviter ces situations. Le Pr Chraibi se bat chaque jour pour une légalisation de l'avortement dans des cas bien précis : viol, inceste, malformations fœtales, filles mineures, femmes âgées de plus de 45 ans, pathologies psychiatriques, grossesse mettant en jeu la vie ou la santé de la mère, vulnérabilité sociale, échec ou absence de contraception (couple en mariage ou hors-mariage) ainsi que dans certaines situations sociales dramatiques (une domestique qui a été abusée sexuellement…). La mise en place d'un projet de loi autorisant l'avortement dans les cas mentionnés ci-dessus tarde à voir le jour.