Les petits taxis de Casablanca. Un secteur où les dysfonctionnements sont flagrants. En plus, du comportement de certains chauffeurs, arrogants, violents et sales. Le col de la chemise blanche complètement maculé. Un visage non rasé et crispé. Un vieux poste radio-cassette qui fait passer des versets du Coran lus par un prêcheur égyptien, ou une musique qui laisse à désirer. Un petit tapis provenant de la Mecque sur le tableau de bord sur lequel sont étalés, dans un désordre, des bouts de papiers portant les adresses des clientes et des clients. Des mains aux ongles longs et sales tiennent un volant entouré généralement d'une gaine sordide. Un verre de café froid, « Dakka », à côté. Des coussins troués et décorés de taches noires. Telles sont les constatations relevées sur l'état de la quasi-majorité des petits taxis « rouges » et de leurs chauffeurs à Casablanca. Quant à l'état proprement dit de l'engin rouge, force est de constater, qu'il s'agit, pour plusieurs cas, d'une carcasse à quatre roues, ni plus ni moins, sans aucun confort pour les clients ni encore la sécurité pour eux et pour les autres. Sous la pression du temps, les clients ne se permettent pas, tant qu'il n'y a pas de solution de rechange, de rechigner devant ce dont ils disposent. Certains chauffeurs exploitent cette situation à leur profit. Ainsi le non-respect du code de la route est devenu la règle du jeu. Pas de minutes à perdre. Car le temps c'est de l'argent, dit-on dans le secteur. Au diable donc la sécurité des usagers de ce moyen de transport. Normalement avant d'obtenir le permis de confiance, le chauffeur de taxi est appelé à être un professionnel dans la conduite. Dans les règles de l'art, ce chauffeur doit être un professionnel dans la conduite et ayant une parfaite connaissance de la ville. A Casablanca, pour la plupart des cas, on trouve tout, hormis ces deux critères. Le pointage effectué chaque matin est devenu une formalité, ni plus ni moins. S'ajoute à cela le comportement de certains chauffeurs. Pas de respect des autres automobilistes, notamment les femmes conductrices. Devant un feu rouge, s'ils ne l'ont pas brûlé, certains chauffeurs de taxi poussent l'indécence jusqu'à cracher et insulter les autres. Tout simplement parce qu'ils considèrent leur façon de conduire en respectant les lois, donc rouler doucement, comme un dérangement pour eux. Devant les gares, Casa-port, Casa-Voyageurs et Ouled Ziane, ils provoquent un grand dérangement pour les voyageurs. Ils cherchent à trouver trois clients pour la même destination. Ainsi, des courtiers crient et à haute voix à gauche et à droite, « une place à Maârif, une Sid Bernoussi, etc», on dirait qu'il s'agit d'une place des grands taxis dans un petit village, et non pas au centre de la capitale économique du pays. Certains exploitent également leur mobilité dans la ville et se livrent à des pratiques qui interpellent à plus d'un titre. Ils entrent en complicité avec les prostituées, hébergent leurs clients et proposent à d'autres leurs services d'entremetteur. Ces dysfonctionnements patents dans le secteur portent préjudice à l'image de la ville en particulier et du pays en général. La solution de gérer le secteur autrement s'impose. Il en va du bien de la profession, des clients et de toute la ville.