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Pour M. El Khalfi, la solution est simple : 2M doit proposer au téléspectateur marocain un JT en arabe qui ressemblerait, entre autres exemples, à Hassad Al Yaoum d'Al Jazeera.
JT français cherche plage horaire C'est acquis et le ministre de la communication l'a confirmé. Le JT de 20h45 en langue française de 2M sera désormais remplacé par un JT en langue arabe. Et pas n'importe quel JT. Des études d'audiences récentes sur lesquelles s'appuie Mustapha El Khalfi démontrent que tous les jours vers 20h30, l'audience marocaine opère une migration massive vers des chaînes comme Al Jazeera, France 24 ou encore Alarabia qui présentent de longues plages d'informations détaillées avec des invités sur plateaux et des analyses. Du coup, indique le ministre, la chute d'audience pour le JT en français est flagrante. Pour M. El Khalfi, la solution est simple : 2M doit proposer au téléspectateur marocain un JT en arabe qui ressemblerait, entre autres exemples, à Hassad Al Yaoum d'Al Jazeera. C'est la seule manière pour que les Marocains ne zappent pas vers les satellitaires. Maintenant, il reste à trouver une plage horaire pour le journal en français. Selon le ministre, il a donné son accord à la direction de 2M qui a demandé à bénéficier d'une latitude pour le choix de la plage horaire dédiée au JT en français. Espérons qu'il ne sera pas programmé à 23h30 ! Jeux de hasard : «Je n'ai pas demandé l'interdiction» Mustapha El Khalfi n'a pas pu esquiver la question sur les jeux de hasard. A t-il oui ou non demandé à interdire les publicités des jeux de hasard à la télévision ainsi que la séance quotidienne des tirages au sort ? Réponse catégorique du ministre : «Non, je n'ai rien interdit». Cela dit, il nuance en expliquant qu'il a en fait demandé à ce que toute communication sur les jeux de hasard ne soit pas programmée sur des plages horaires susceptibles de toucher le jeune public. Pour cela, il se réfère à la loi sur l'audiovisuel de 2002 dont l'article 2 appelle à la protection du jeune public. D'ailleurs, explique le ministre, le Maroc n'est pas le premier pays à poser de telles restrictions. Il en donne pour exemple, la France où les tirages du loto sont programmés sur des plages horaires spécifiques, ou encore les Etats-Unis dont certains Etats ont interdit littéralement toute communication qui se rapporte pas seulement aux jeux de hasard mais tout ce qui peut être nuisible pour les enfants et le jeune public. Le problème est que, pour 2M particulièrement, les jeux de hasard rapportent chaque année quelque 25 millions DH. Pour compenser un éventuel manque à gagner, 2M pourra rajouter 2 minutes à son quota de temps publicitaires ce qui, selon M. El Khalfi, sera l'équivalent de 20 millions DH. «C'est une démarche concertée pas unilatérale» Tous les intervenants ont été associés à la réflexion. Dans son exposé, le ministre de la communication a tenu à marquer ce point en réponse à certaines voix qui se sont élevées pour dénoncer le caractère unilatéral de sa démarche. Le ministre en donne pour preuve tout le dispositif qui a été mis en place pour mener la réflexion qui a abouti au projet de réforme et aux nouveaux cahiers des charges. Depuis février, une task force de 100 personnes a travaillé exclusivement sur le projet. Elle regroupait des cadres du ministère mais également des experts indépendants et des représentants des chaînes publiques. Mustapha El Khalfi assure que tout le monde a été associé depuis les directions générales des deux chaînes jusqu'aux syndicats en passant par les rédactions. Des centaines de séances de travail au terme desquelles le ministère a reçu 35 mémorandums provenant des différents intervenants à commencer, dit-il, par les syndicats. Les TV privées pas avant 2015… Des télévisions privées ? Pas avant 2015. C'est du moins ce que pense le ministre de la communication. Pour lui, avant d'ouvrir le secteur à la concurrence, il faut d'abord mettre à niveau les chaînes publiques et les préparer à faire face à cette concurrence. Cette thèse n'est pas nouvelle. Il y a quelques années, la HACA avait dû surseoir à la dernière minute à l'octroi de licences pour des chaînes privées justement pour épargner les télévisions publiques. Soit. Mais cela n'empêche pas qu'il risque d'y avoir de petites exceptions. Mustapha El Khalfi a reconnu que des discussions très avancées sont en cours avec deux grands opérateurs : la BBC et Al Jazeera. La première notamment a un grand projet au Maroc où elle envisage de venir installer carrément une station BBC bis dédiée à la région, à l'Afrique et au monde arabe. Il ne s'agit pas, selon le ministre, d'un simple bureau ou une antenne mais d'une chaîne de télévision à part entière. Mustapha El Khalfi n'écarte pas la possibilité que l'Etat marocain accepte la demande. Ce sera un premier pas vers la libéralisation.